Un peu de civisme, de savoir-vivre !!! Est-ce que c’est les hormones qui parlent? Peut-être.
J’ai dû prendre l’autobus de la ville à deux reprises la semaine dernière. La première fois, c’était jeudi après le travail. Personne ne s’est levé pour me laisser sa place, et ce, même si mon bedon de huit mois pointait au travers mon manteau. Finalement, un homme s’est levé. Je me suis dit "bon, en voilà un qui a compris! » Je me suis assise, mais je me suis bien vite rendu compte que la seule raison pour laquelle il s’était levé, c’était parce que son arrêt avait été sonné. De ma nature bonasse, je me suis dit qu’une fois n’est pas coutume et que je ne pouvais pas m’y fier.
Samedi, alors que je prenais une seconde fois l’autobus, sur un trajet complètement différent, la même chose m’est arrivée. Ce coup-ci, je me suis placée de manière à ce que ma grosse bedaine soit dans le visage d’une dame qui jasait avec son mari placé un peu plus loin. Elle m’a ignorée complètement. Finalement, quelqu’un a sonné son arrêt et j’ai pu m’asseoir.
Un ami m’a demandé pourquoi je n’avais pas exigé une place ni pourquoi je n'étais pas allée me plaindre au chauffeur. Peut-être que j’aurais dû le faire, mais j’étais trop estomaquée que personne ne daigne se lever. De plus, je ne suis pas du genre à exiger.
Mon beau-frère m’a dit que c'était pareil en France. Tristement, je le crois et je sais que ce n’est pas juste au Québec que nous avons perdu notre savoir-vivre.
Un autre ami me faisait remarquer que le contraire est aussi vrai. Il ouvre régulièrement des portes pour les mamans avec poussette dans les centres d’achats, mais ne récolte que très rarement un – merci –. Pour l’avoir vécu moi-même, je sais qu’il dit vrai, un service n’est pas toujours souligné par la personne qui le reçoit.
Samedi matin, j’étais dans les halles du Petit Cartier avec P’tit Clown. Nous sommes passés devant des mini muffins qui étaient trop attrayants. À la caisse, P’tit Clown dit un gros bonjour à la commis. Quand il a reçu son mini muffin, je lui ai demandé de la remercier. La bouche pleine, il a fait un sourire, il a fini sa bouchée et a dit "merci, madame". Superpapa et moi lui disons sans cesse de dire bonjour – s’il vous plaît – merci. Surtout quand on a affaire avec des gens qui travaillent dans le service à la clientèle. Quand on va à l’épicerie, on lui montre de toujours rester sur le bord des allées et ne pas mettre son panier au centre de manière à bloquer tout le monde. Sur la rue, on lui apprend à laisser la place à ceux qui semblent plus pressés. Et dans la voiture, euh bon, on n’est pas tout à fait des bons exemples en auto, mais on se force tout de même à ne pas dire de gros mots à ceux qui roulent à cinquante dans la voie de gauche ou qui on une conduite erratique (j’admets qu'on a encore beaucoup de travail à faire à ce niveau-là).
Je ne sais pas si ces petits détails de civisme vont lui rester quand il sera adulte. Je ne sais pas s’il va se rendre compte qu’une personne âgée a moins d’équilibre que lui et que c’est du savoir-vivre que de lui laisser sa place en autobus. Est-ce qu’il comprendra qu’un commis d’épicerie a le droit au même respect qu’un PDG d’une multinationale ? Comprendra-t-il l’importance qu’est un remerciement ?
Je me souviens que ma maman me disait tout le temps à quel point c’est important. Elle qui a été serveuse pendant longtemps, sait que les mercis viennent des fois au compte-goutte. Elle s’est forcée pour que chez mon frère et moi, cela devienne naturel. Au point tel que lorsque Padou m’a offert un cadeau dernièrement et qu’elle m’a fait remarquer que je ne l’ai pas remercié, j’ai presque eu du mal à la croire que j’avais fait un tel oubli.
Enfin, je suis rentrée chez moi frustrée de mes deux trajets d’autobus. Frustrée que des choses qui me semblent naturelles ne le soient pas pour d’autres. Oui, un oubli peut se faire, oui il arrive qu’on passe une mauvaise journée et qu’on se fiche de la condition des autres, mais que dans un autobus bondé personne ne consente laisser sa place, non ça je ne le comprends pas. Si je me force à enseigner le savoir-vivre à mon fils, c’est que je crois que c’est juste normal.
Je ne suis pas parfaite, j’ai mes journées moins civiles moi aussi, mais j’ai toujours pensé que si l’on fait l’effort, on peut un peu changer les choses. Puis personne n’est tenu de toujours être parfait, mais c’est triste quand on constate que le civisme et le savoir-vivre se font de plus en plus rares.
Crédit photo: Licence CC dugspr - home for good