Correspondance : Une journée parfaite

Publié par Anik le mercredi, mai 27, 2009 1 bouteilles à la mer...
De : Anik ---
Envoyé : 25 mai 2009 ---
À : Julie ---
Objet : Une journée parfaite ---

Allô Julie! ---

Comment vas-tu? Moi, ça va parfaitement. Scénario de ma journée d’hier (attention, ton côté imparfait pourrait être choqué) :

Les enfants se sont levés à 7h30, juste assez tard pour que je roupille un peu, mais juste assez tôt pour que tout le monde soit prêt pour l’autobus scolaire et le départ pour la garderie. Au déjeuner, nous avons mangé des gaufres maison assorties de fruits et j’avais préparé du jus d’orange fraîchement pressé. Alors que les filles mangeaient tranquillement, je lisais un roman en sirotant mon thé. Philosophe a pensé à nettoyer la table après le déjeuner et Dynamite a ramassé la vaisselle. PetitAnge a mangé son yogourt comme une grande, sans que j’aie besoin de la nettoyer des cheveux aux orteils. Je suis allée porter les filles à la garderie et elles chantaient de joie de passer une autre journée en dehors du cocon familial. « Je veux aller à la garderie, maman, vite ! On s’en va ! ».

De retour à la maison, j’ai attaqué ma journée de travail avec une énergie incroyable, si bien qu’à 15h00, j’avais tout terminé. J’ai mangé une bonne petite salade santé pour dîner, et pendant ma pause de l’après-midi, j’ai eu le temps de faire mon ménage de salle de bain. Un peu avant que Philosophe ne revienne de l’école, je suis allée faire de l’exercice dehors. Le climat était idéal et je patinais sans que mon esprit ne soit troublé par aucune considération familiale ou personnelle. Je suis revenue à la maison et j’ai pris un spa puis une douche. Je me suis fait les cheveux, je me suis maquillée et j’ai mis ma jupe blanche, celle que mes enfants ne salissent jamais en mettant leurs mains dessus.

Philosophe est revenue et nous sommes allées chercher ses sœurs. À notre retour, j’ai entamé le souper (un 4 services, avec canard comme plat principal) pendant que les enfants jouaient tranquillement sans me demander « Quand est-ce qu’on mange ? ». Mon mari est rentré à l’heure du boulot et je l’ai accueilli en lui donnant un baiser qui laissait présager de mes intentions, une fois que les enfants seraient couchés. Comme je suis très compréhensive face à ses longues heures de travail, je lui ai tendu son journal pendant que je dressais la table, avec chandelles et bouquet de fleurs fraîches. Nous avons mangé dans l’harmonie la plus totale, sans que personne n’échappe son verre de lait. Les filles ont ensuite pris leur bain, brossé leurs dents pendant 2 minutes, puis sont allées se coucher sans mot dire. Quelle belle journée, dans le calme, le bonheur et l’énergie !

Ai-je réussi à te faire avaler tout cela ? J’ose croire que non. Mes journées sont loin d’être aussi parfaites. Les dégâts de nourriture, les crises pour ne pas aller à la garderie, les cheveux en bataille, les repas vite faits même pas de légumes, la pluie et une humeur massacrante, la fatigue et la course font souvent partie de mon quotidien imparfait. Même si la Bree Van de Kamp en moi (tu écoutes Beautés désespérées ?) hurle parfois devant de telles imperfections, la maman en moi sait bien qu’elles sont plus que normales. La famille, cela «imperfectionnise» à coup sûr, tu ne trouves pas ? J’étais si parfaite, moi, avant d’être maman ! ;o)

A+

Anik



Julie répond à Anik


De : Julie
Envoyé : 24 mai 2009
À : Anik
Objet : RE : Une journée parfaite

Allô!
J’avoue, j’ai commencé à douter aux gaufres maison, mais j’ai découvert le pot-aux-roses à la jupe blanche!

Ouch! Ce n’est pas simple de te répondre, car tu parles à une éternelle insatisfaite, à une éternelle compliquée. Ne crains pas, je persévère dans ma résolution de la semaine dernière, à savoir d’être plus positive quand on me demande de mes nouvelles. Alors, je ne m’étendrai pas sur tous les petits détails qui m’empêchent de voir que j’ai de la chance dans la vie.

Mais ce que je me demande par contre, c’est d’où ça me vient cette mauvaise habitude qui souvent me cause du tort ? Aussi loin que je me souvienne, ça me prenait 100% pour être satisfaite de ma performance à l’école. Imagine alors ma honte d’avoir eu zéro pour m’être fait prendre à tricher en chimie de secondaire 4 (moi et les sciences!)! Imagine ma décrépitude en maths 203 quand l’examen final comportait quatre problèmes de 25% chacun, que j’en ai manqué un et oublié un autre au verso d’une feuille? Je n’en ai pas dormi pendant des nuits. Je n’étais donc pas parfaite avant d’être mère, mais j’étais une candidate très sérieuse qui aspirait à ce titre très convoité.

Les références Web que tu publieras vendredi disent qu’il y a une grande part héréditaire et culturelle. Ça vient de ma mère? Je ne peux pas croire : pauvre elle c’est toute une accusation! C’est vrai que dans sa lingerie, il faut déplier les draps pour vérifier s’ils sont des draps-contours ou s’ils sont plats. Je ne blague pas, c’est la seule que je connais qui peut remballer un item hyper compliqué dans une boîte et le rapporter au magasin confondant complètement la pauvre employée qui n’y voit que dalle. Alors, ça vient de ma grand-mère? Qui voudrait lancer le blâme à une dame qui a accueilli dans sa maison trois enfants qui avaient moins de chance et qui n’étaient pourtant pas les siens?

Je prends le blâme. Je pense que ça vient de moi, tout simplement. Mais ce que je me demande, en tant que mère imparfaite qui se découvre c’est, vais-je transmettre ce gène défectueux à mes enfants? Ont-ils déjà conscience que ça me prend tout mon petit change pour tourner les coins une petite affaire plus ronds? Se rendent-ils compte que je me ronge les ongles parce que je m’en fais beaucoup trop si les choses ne se passent pas comme je l’aimerais?

Dieu que ce blogue est salvateur! En observant les anecdotes qui pourraient être intéressantes à raconter, ça me permet de m’ouvrir les yeux sur des détails qui passeraient autrement inaperçus. Le sourire pleines gencives de Frérot, les blagues somme toute assez bonnes de PapaZen, les perles de PetiteSoeur en apprentissage du langage des grands et les pas que GrandeSoeur fait vers l’autonomie…

Mieux vaut (faire l’effort de) me concentrer sur des petits moments parfaits qui arrivent inévitablement chaque jour que de garder mes yeux rivés sur LA perfection impossible à atteindre, non?

Je chemine, je chemine…
Julie

Crédits photo: © GrandeSoeur, "Maman: parfaite ou non?"
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Correspondance : La gestion du temps, une question de perception?

Publié par Imparfaite-et-alors le mercredi, mai 20, 2009 0 bouteilles à la mer...
De : Julie
Envoyé : 18 mai 2009
À : Anik
Objet : La gestion du temps, une question de perception?

Allô Anik!

Comment vas-tu? Moi, ça va bien!

As-tu déjà remarqué que lorsqu’on demande à quelqu’un comment il va, on obtient deux généralement deux réponses? Soit la personne dit machinalement « ça va bien! ». Soit elle répond qu’elle est vraiment très occupée par les temps qui courent. Dans le premier cas, on ne s’en rend jamais vraiment compte sur le moment, mais on sauve de précieuses minutes, car la personne ne s’aventure pas dans les détails. Dans le second, on a parfois droit à une longue litanie de tout ce qu’elle a fait ou qu’elle aura à faire cette semaine ou, encore pire, à tout ce qu’elle n’a pas eu ou n’aura pas le temps de faire dans le même laps de temps.

Mais je me demande bien : qu’est-ce que « les temps qui courent » pour une mère imparfaite? C’est pas mal tout le temps, à vrai dire. Et qu’est-ce que signifie « être très occupée » pour celle qui répond affectueusement,de jour comme de nuit, au surnom de Maman? C’est coordonner toutes les activités quotidiennes de sa petite famille.

Alors à quoi bon? Si je suis toujours « très occupée par les temps qui courent », je risque de servir toujours la même rengaine à mes amis en guise de réponse. Alors, j’abandonne. Je leur épargne le supplice : je prends la résolution d’être plus positive quand on demande de mes nouvelles. Cette semaine, j’aurais pu répondre qu’il m’est arrivé telle chose dramatique et que ça ne m’a pas permis de faire cette autre action vraiment très importante et aussi que je me suis inquiétée à fond parce que tel autre truc absolument scandaleux s’est produit… Je parie que tu m’aurais trouvé inintéressante à souhait, mais que tu aurais souri par politesse. Mon emploi du temps est occupé, et alors? Il le sera probablement toute ma vie. Et quand on y pense un peu, il l’est aussi pour tout le monde.

Alors s.-v.-p, rappelle-le-moi si je fais fausse route : je prends la décision de ne pas embêter les autres avec ma gestion de temps. Si cela venait à m’arriver, dis-moi n’importe quoi, comme : les mères monoparentales sont dans le jus perpétuel ou les mères de jumeaux ne savent plus où donner de la tête. Ou alors : les mères qui sont cadres ont constamment des feux à éteindre ou les mères dont le conjoint est toujours en rush de fin de projet sont de véritables équilibristes…

Ça devrait me ramener sur Terre ;o)

Tout est une question de perception, tu ne crois pas?

Julie

Anik répond à Julie

De : Anik
Envoyé : 19 mai 2009
À : Julie
Objet : RE : La gestion du temps, une question de perception?

Salut Julie!

Sans le savoir, le sujet de ton courriel tombe à pic. J’allais justement me plaindre de la longue fin de semaine qui a été synonyme de course et d’impression de ne pas avoir de temps. Loin d’être aussi sage que toi, je te donne quelques détails (ne t’en fais pas, je ne m’éterniserais pas). Au programme : heure du conte et cours de musique, panne de courant, achat de fleurs, achat de terre et d’engrais, achat de compost à l’Hôtel de Ville (en 3 fois, car impossible de tout rentrer cela dans la voiture), soirée cinéma-maison, épicerie, achat d’arbustes, jardinage, montage de la girafe sur la bicyclette, entretien de la pelouse, nettoyage de la piscine, plantation des fleurs et arbustes, lavage, balayeuse dans la maison et fin de soirée lundi soir complètement crevée.

C’est sans compter, comme tu dis, ce que j’aurais aimé faire (comme relaxer et faire un peu de ménage à l’intérieur, cela se salit à un rythme fou l’été). Et c’est sans compter tout le temps passé à s’occuper des enfants à travers tout cela…

Est-ce que c’est cela, avoir des enfants ? Être perpétuellement à la recherche de temps ? J’aimerais faire un retour six ans en arrière pour voir comment se passaient mes journées avant d’être maman. Je ne m’en souviens même plus, si ce n’est une vague impression qu’il m’arrivait de m’ennuyer (c’est-à-dire, de me demander « Bon, qu’est-ce que je fais maintenant ? » sans trop savoir quoi répondre). Maintenant, JAMAIS je ne m’ennuie, je n’ai pas le temps.

C’est quoi le secret pour avoir l’impression de contrôler son temps, quand on a une famille ? Je suppose que la réponse sage, c’est d’accepter le fait qu’on ne peut plus faire 1500 choses dans une journée. Les enfants, ça ralentit le rythme. Mais je me sens comme un cheval que l’on pousse à ralentir alors qu’il ne veut que galoper. C’est frustrant de sentir cette corde virtuelle qui me tire. Et parfois, c’est le contraire. Alors que je donnerais ma chemise pour m’écraser et ne rien faire, je dois être d’attaque, car les enfants ont besoin de moi.

En fait, je suppose que le secret, c’est de vivre le moment présent sans penser au reste : ce qui devrait être fait, ce qui n’a pas été fait, ce que l’on aimerait plutôt faire. Et aussi, de se concentrer sur l’essentiel. Attitude + action = bonne gestion du temps. Mais bon, disons pour que pour l’attitude, mon cheval a encore bien des croûtes à manger… ;o)

Sur ce, je vais aller prendre le temps de relaxer, après cette fin de semaine, je l’ai bien mérité.

Anik

Crédits photo: © GrandeSoeur, "Le sablier ou comment ma mère arrive à gérer son temps (et le nôtre!)"
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Correspondance : L’heure bénie des gros…

Publié par Anik le mercredi, mai 13, 2009 7 bouteilles à la mer...
De : Anik ---
Envoyé : 13 mai 2009 ---
À : Julie ---
Objet : L’heure bénie des gros… ---

Salut Julie! ---

Ça va ? Moi, très bien. J’adore les mercredis. Souper traditionnel, puis badminton… Je t’explique : chaque mercredi, nous nous installons religieusement au salon pour souper devant la télévision. En mère imparfaite que je suis, je refuse évidemment d’écouter Toc Toc Toc, Kaboum ou quoi que ce soit qui puisse être qualifié d’émission pour enfants. Alors, nous écoutons Qui perd gagne. Tu connais ? C’est cette émission où des obèses (américains, ai-je besoin de le dire? Iccchhh… la madame est méchante!) de 250 livres et plus (jusqu’à 360 livres, cette saison) tentent de perdre le plus de poids possible. Alors, chaque mercredi, on s’installe pour écouter «Les gros», petit sobriquet affectueux que l’on a trouvé à cette émission que nous avons préenregistrée.

Je ne sais pas pourquoi, mais les filles ADORENT écouter cela. « Les filles, est-ce qu’on écoute Les gros ? » Réaction : cris de joie et on se met à scander en cœur « Les gros ! Les gros! Les gros ! ». Gang de débiles, je sais, mais il faut bien que la folie sorte de temps à autre. Mon chum nous regarde, complètement découragé. Il fait la tête, mais il l’écoute attentivement quand même. Je pense qu’il refuse d’avouer qu’il pourrait s’intéresser à de la télé-réalité (même si, mine de rien, je réussis à lui faire regarder Occupation double et So You Think You Can Dance).
Enfin, tout cela pour dire que malgré l’apparence frivole de cette tradition, l’expérience demeure tout de même pédagogique. J’en profite pour expliquer aux filles quelques notions d’alimentation et de mise en forme. Elles comprennent maintenant, preuve à l’appui, que de manger du fast-food (peux-tu croire que la petite famille de 4 s’était commandé un plateau complet de beignes comme collation ?) et de ne pas faire d’exercice régulièrement peut mener à de graves problèmes de santé. Pas question de régime ou de privation, mais de respecter sa faim véritable et de bouger régulièrement. Je pense que c’est une belle leçon de vie.

Je ne sais pas à quel point le fait de voir de véritables personnes peut influencer les filles dans leur compréhension du phénomène de l’obésité, mais en tout cas, on a bien du plaisir à regarder l’émission. Et c’est aussi une belle leçon de persévérance et de courage, car il en faut beaucoup pour régler le problème rendu à ce stade d’obésité. J’admire les participants, même si je me demande sincèrement comment une petite lumière rouge ne s’est pas allumée avant qu’ils ne se rendent à un tel poids.

Et toi, tu fais comment pour leur faire comprendre quelles sont les bonnes habitudes de vie à intégrer pour conserver la santé ? En passant, où en es-tu avec ton poids ? Es-tu revenu à ton poids d’avant grossesse ?

Sur ce, a+. Je vais aller manger des chips devant la télé : bonnes habitudes oui, mais appliquées imparfaitement, comme tu peux voir… Je reviens du badminton, alors j’ai bien le droit...

Anik


Julie répond à Anik


De : Julie
Envoyé : 14 mai 2009
À : Anik
Objet : RE : L’heure bénie des gros…

Salut!

Tu m’en apprends toute une! Je reconnais là la pédagogue en toi qui vois un caractère pédagogique à cette émission pourtant apparemment éloignée du documentaire!

À vrai dire, nous n’avons pas réellement fait passer le cours « Alimentation 101 » et « La santé pour les enfants » aux filles, à moins que d’afficher éternellement sur le frigo le Guide quotidien pour les mamans qui allaitent compte pour une intervention éducative en bonne et due forme ;o). GrandeSoeur m’a bien déjà demandé à quoi cet aide-mémoire pouvait bien me servir et elle a tenté de classer le contenu de ses collations dans le bon groupe alimentaire de façon instinctive. Par contre, pour PetiteSoeur, ce tableau fait partie des meubles.

Je pense toutefois que de donner le bon exemple est la meilleure intervention qui soit. Voir PapaZen partir au hockey ou faire du jogging, voir MamanImparfaite transpirer sur son elliptique ou à son cours de danse leur laisse certainement penser que tous les adultes s’adonnent à une activité physique de leur choix. PapaZen ou moi accompagnons GrandeSoeur au yoga pour enfants ou à la danse créative (PapaZen affirme d’ailleurs fièrement son attirance pour cette activité, même devant ses collègues au regard suspicieux!). Quant à PetiteSoeur, elle bouge de façon hebdomadaire aux « tortues de mer » et aux « trotte-menus », activités en piscine et gymnase. Nous ne faisons qu’une activité par semaine, pas question de leur faire un agenda de PDG! C’est bien trop essoufflant pour nous :oP

Quant à l’alimentation, je me porte mieux depuis que j’ai lu Isabelle Émond et Marie Breton . Selon leur philosophie, on apporte les repas à la table, on prend plaisir à manger en famille et on laisse l’enfant faire le reste. Plus question de talonner ni de compter les bouchées. Ma responsabilité se limite à servir des aliments sains. Point. Et aussi, curieusement, à ne pas interdire les friandises. Fallait y penser : quand les aliments interdits deviennent disponibles de temps à autre, ils perdent de leur attrait. Tiens, tiens. Ces deux trucs ont réduit sensiblement mon potentiel de cheveux blancs!

Une mère imparfaite avertie en vaut deux!

À bientôt!

Julie
P.-S. 1 C’est vrai, j’ai déjà dit à GrandeSoeur, alors qu’elle était encore toute petite qu’il ne fallait pas pointer du doigt une personne corpulente en s’écriant « Oh la la, gros madame! » (c'était au moment où elle avait encore de la difficulté à accorder en nombre ses adjectifs). J’ai repris une variante de la leçon dernièrement lorsqu’elle m’a demandé innocemment (et tout à fait sérieusement) pourquoi S. avait un gros derrière. Que voulais-tu que je réponde? Je n’allais tout bonnement pas ridiculiser cette gentille S. en lui disant que c’était parce qu’elle mangeait mal ou qu’elle ne bougeait pas assez (des plans pour qu’elle me cite hors contexte!). Alors, j’ai risqué prudemment : « Bien, c’est comme ça. L’important c’est de ne pas le lui dire que tu as remarqué pour ne pas lui faire de la peine ». Je patine comme je peux.

P.-S. 2. Pour ce qui est de mon poids actuel, 6 mois après accouchement : je ne peux répondre à ta question sans la présence de mon avocat. ;0)
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Correspondances : congé à la mère ou la mère à boire

Publié par Julie le mercredi, mai 06, 2009 6 bouteilles à la mer...
De : Julie
Envoyé : 4 mai 2009
À : Anik
Objet : Congé à la mère ou la mère à boire

Allô Anik,

Comment vas-tu cette semaine?

De mon côté, ça va bien. Frérot a 6 mois aujourd’hui. Dieu que ça passe vite! Je commence le décompte inverse. Il reste moins de mois devant qu’il y en a maintenant derrière :oS
Le congé de maternité, c’est toute une étape dans une vie. C’est mon 3e (et visiblement le dernier!) et chaque fois je suis surprise de voir comme la vie ralentit quand j’y suis plongée. Un ralentissement inattendu en pleine course contre la montre. La sainte paix. Chacun de mes trois congés a été différent et unique en son genre. Chacun a comporté ses moments forts et ses moments plus difficiles.

Au palmarès des moments forts, il y a décidément le temps que je prends enfin pour faire tout ce que je n’ai jamais l’occasion de faire autrement. Enfin! Je peux consacrer du temps à ce projet d’écriture qui me tenaille depuis longtemps dont notre blogue constitue la première étape. Enfin! Je peux me lancer dans une multitude d’essais culinaires au grand bonheur de PapaZen (à noter que les filles commencent à être à court d’arguments pour se défiler devant la nouveauté). Enfin! Je peux lire des livres tout aussi volumineux les uns que les autres pendant les heures que j’ai consacrées aux tétées depuis le dernier semestre.

Au palmarès des moments où on se demande pourquoi on a choisi de passer par là, il y a bien sûr le manque de sommeil. Frérot a six mois, il est dodu comme un voleur, mais il n’a pas encore compris le principe de puiser dans ses réserves pendant la nuit. Parfois et sans avertissement, il dort neuf heures en ligne sans un seul grognement. Mais plus souvent, il se réveille à une heure de son choix en réclamant bruyamment son dû, comme s’il n’avait jamais mangé de sa vie! Pourtant, mère imparfaite d’expérience que je suis, j’applique la même recette qu’avec ses aînées… Va donc savoir pourquoi Morphée et lui ne font pas bon ménage.

En ce moment, en première position du palmarès des moments « rushants » me voici définitivement rendue dans la phase « Il vas-tu prendre un biberon un jour ?$?&# ». Même au 3e enfant, c’est la même aventure. Même après avoir pris 3 fois la résolution « je-te-donnerai-un-biberon-coûte-que-coûte-dès-ta-naissance-CHA-QUE-semaine », Frérot suit les traces de ses grandes sœurs, à croire que c’est génétique, en refusant systématiquement tout liquide dans un contenant autre que maternel. Je serai de bonne foi en me disant qu’il me réserve peut-être la surprise pour la fête des Mères, mais, pour l’instant, offrir un « break » à sa gentille nourrice ne lui a pas effleuré l’esprit.

Comme j’ai un ardent besoin d’indépendance et que je commence à trouver exigeant d’allaiter aux 3 heures durant le jour, je passe en mode solution. À la maison, j’ai à peu près toutes les sortes de tétines inimaginables. J’ai aussi 3 sortes de préparations lactées que je m’amuse, au gré des jours, à verser dans des gobelets aux formes originales à divers degrés de température. J’essaie aussi quand il a faim, quand il est calme, quand il mange, quand il dort, quand il prend son bain. Rien n’y fait!

Comment as-tu réussi? As-tu des suggestions à me faire?

Julie,
une mère dévouée, mais qui rêve de liberté, en quête des meilleurs trucs


Anik répond à Julie


De : Anik
Envoyé : 5 mai 2009
À : Julie
Objet : RE : Congé à la mère ou la mère à boire

Salut Julie!

Pauvre toi, je compatis… Comme PetiteAnge a maintenant 15 mois, l’allaitement n’est plus qu’un vague souvenir (pourtant, je le faisais encore il y a 6 mois…). La mémoire est bien faite, sinon qui voudrait repasser par l’accouchement et les premières semaines d’allaitement ?

Je t’avoue que je ne sais trop quoi te conseiller. Mes deux plus vieilles ont été bien contentes de prendre un biberon de temps à autre à partir de 6 à 8 semaines. Il faut dire que c’était des « téteuses » (dans ce sens qu’elles adoraient la tétine)… Mais PetiteAnge a choisi de renier ce bel objet de plastique et de silicone. Pourtant, à sept mois, exaspérée de l’entendre chialer pendant la nuit visiblement pour rien, j’ai tenté le coup à nouveau et magie ! La suce est devenue un réconfort instantané. Je sais bien que cette béquille est souvent mise sur le banc des accusés pour empêcher de bonnes habitudes d’endormissement, mais dans mon cas, cela m’a permis de commencer à faire des nuits, enfin ! Et en parallèle, PetiteAnge a aussi accepté le biberon, ce qu’elle avait jusqu’alors refusé.

Je pourrais te sortir mes fameux conseils positifs, du genre : « Si tu veux vraiment qu’il prenne le biberon, tu vas y arriver…» ou « Visualise-toi en train de donner un beau biberon avant le sommeil nocturne. ». Mais bon, le fait est que je n’ai franchement aucune idée de ce qui fait qu’un bébé prend un biberon ou non. Je sais encore moins pourquoi un bébé fait plus ou moins vite ses nuits.

Sérieusement (et là, je sens que plusieurs vont se dire, ça y est, le manque de sommeil pendant son congé de maternité lui a fait perdre plusieurs neurones), je pense que c’est juste relié à ta programmation mentale. C’est-à-dire ta perception du moment où Frérot va effectivement accepter le biberon et faire ses nuits… Philosophe les a fait à 3 mois, Dynamite les a fait a 6 mois, et PetiteAnge a attendu vers 7-8 mois. À mon premier congé, j’avais lu que les bébés faisaient leurs nuits quand ils atteignaient environ12 livres. Donc, quand Philosophe a atteint ses 12 livres, elle a fait ses nuits, car je m’y en attendais. Pour Dynamite, je me suis dit que je ne serais pas aussi chanceuse, et effectivement, ça a été plus long. À mon 3e congé, traumatisée de ces fameux 6 mois, j’ai eu peur et résultat : ça a été encore plus long pour PetiteAnge. Mythe ou fiction, je ne saurais dire, mais en tout cas, l’influence des pensées fonctionne en titi avec ma théorie du poids de grossesse et du temps que l’on met à le reperdre (je t’en reparle…).

Bon, alors mis à part développer une constance absolue dans tes façons de faire, prendre ton mal en patience et prier le Dieu de ton choix ou l’Univers lui-même, je ne saurais quoi te dire… sinon, bonne chance !

A+
Anik

P.-S. Tu sais, 13 ou 14 ans, c’est si vite passé. Ils vont dormir, nos ados, crois-moi, et c’est moi qui me ferai le plaisir de les réveiller! Savais-tu que maintenant je suis incapable de dormir jusqu’à 9 heures ou 10 heures le matin quand l’occasion (si rarissime) se présente? Peux-tu croire que pendant mes vacances, je me réveillais à 6h30, AVANT les enfants ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Je ne me reconnais plus. La dormeuse que j’étais est bel et bien disparue avec mes trois congés de maternité… Mais bon, je pourrai toujours me consoler sur un magnifique lever de Soleil ou en écoutant le doux chant matinal des oiseaux ;o) (ouf, il est temps que j’aille me coucher…).

Crédits photo: © GrandeSoeur, "Maman et Frérot sont en congé"
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