Avez-vous déjà pleuré jusque dans le fond du cœur ? Avez-vous déjà supplié que ce moment finisse ? Est-ce que vous avez déjà voulu juste fermer votre tête comme on ferme les yeux pour ne plus rien voir ? Avez-vous déjà eu envie de crier à vous déchirer les cordes vocales, à cracher vos tripes ?
Moi aussi.
Il y plusieurs années de ça. Je parlais au téléphone avec une amie de ma colocataire. Elle me demandait si elle était là. Déçue que non, elle s’est mise à pleurer. Je ne la connaissais pas vraiment, en fait je l’avais vu une fois dans une soirée. Je lui ai demandé ce qui se passait. Elle m’a expliqué que son copain de l’époque venait de la larguer. Elle avait mal. Très mal. Je l’écoutais alors qu’elle essayait de reprendre le contrôle sur ses émotions.
« Arrête donc. Tu as le droit de pleurer, de crier, de sacrer. Non, tu en as le devoir. Tu l’as aimé à t’en arracher le cœur, ben pleure-le avec autant d’amour. »
Surprise de ma réaction, elle ne dit rien pendant un instant. Ça faisait une semaine que tous ceux qui la croisaient lui disaient qu’il y a d’autres poissons dans la mer et qu’elle était de toute manière trop bien pour lui.
« Ouin pis, tu l’aimais, tu l’aimes encore, ben pleure, on s’en fout de la mer, on s’en fout que tu sois trop bien pour lui. Dans ton cœur, c’était lui et c’est tout. »
Silence de quelques secondes.
« Sais-tu, je t’envie moi. Tu as une peine d’amour, ça veut dire que tu as aimé autant que ça. Moi, je n’ai jamais été amoureuse. Je ne pleurais pas à m’en arracher les cheveux, parce que je n’ai pas aimé à m’en exploser la cervelle. Je t’envie, les émotions c’est la plus belle partie de la vie. Oui, là, ce sont celles qui font mal, mais tu as eu pendant cinq ans celles qui font du bien. Ça vaut des larmes, ça. Des larmes de joie d’avoir vécu et de mal d’avoir perdu. »
Elle ne pleurait plus. En fait, elle était contente de l’avoir aimé. Ça lui a pris deux mois après ça pour oublier qu’elle le voyait dans sa soupe. Elle en a trouvé un autre, puis plusieurs autres. Après tout, c’était quand on était encore jeune. Cependant, plus tard, elle m’a dit, que cette fois-là, ce que je lui avais dit lui a fait prendre conscience de combien c’est important de pleurer pour vivre et pour aimer.
J’ai pleuré pour Superpapa et pour P’tit Clown et je pleurais jusque dans le fond du cœur cent fois encore pour eux, c’est à ce point que je les aime. Je supplierais que les moments sans eux n’existent pas. Je fermerais ma tête comme on ferme les yeux si je ne pouvais pas les voir. Je crierais à m’en déchirer les cordes vocales, à cracher mes tripes pour eux. Et surtout, j’en serais heureuse parce que je les aime à ce point.
Il y a 3 jours
5 bouteilles à la mer...:
Oh wow ! J'aurais aimé aussi qu'on me dise ça. :)
Tellement touchant!
J'ai rarement eu le droit de pleurer ici.. :( Je me suis retenue beaucoup et encore aujourd'hui j'entends "tu vas pas pleurer.... t'es dont ben sensible! "
Je tente de montrer le contraire à mon garçon et ce sera pareil avec bébé #2...
Merci, maintenant je vais me donner le droit de pleurer!
Ça me réconcilie avec toutes les larmes que j'ai pleurées pour une certaine personne... Parce que justement, c"est la preuve de toute l'intensité positive en contrepartie vécue...
Vaut mieux du noir et du blanc que seulement du gris...
C'est vraiment un très beau texte. Une perspective nouvelle et réconfortante... Wow! Merci...
C'est beau d'être capable de rendre un évènement qui semble à première vue être négatif en évènement positif.
Je te souhaite beaucoup d'amour en ce beau vendredi. Car c'est beau donner de l'amour mais en recevoir aussi non? ;)
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