Hier nous avons reconduit P’tit Clown à sa nouvelle garderie. Nous avons subtilement quitté alors qu’il s’amusait. Nous sommes revenus 45 minutes plus tard: ce n'était qu’une introduction à son nouveau milieu.
Superpapa et moi étions dehors quand nous avons entendu les cris de désespoir de notre fils. Nous avons accouru. Je l’ai pris dans mes bras alors que tout son petit corps sanglotait encore. L’éducatrice nous a expliqué que tout allait bien jusqu'à ce que la maman d'un autre enfant arrive et que l’enfant en question a crié « Maaaaammmaaannnnnnn! ».
C'était suffisant pour que mon P’tit Clown se retourne vers sa droite, puis vers sa gauche pour finalement réaliser que je n’étais pas là et que Superpapa non plus. C’est là que le déluge se mit à tomber de ses jolis yeux.
Pendant que l’éducatrice nous racontait tout ça, P’tit Clown s’accrochait à moi comme si sa vie en dépendait. Son corps faisait des petits spasmes alors qu’il se calmait doucement dans mon parfum. J’avais le goût de me mettre à pleurer autant que lui. Je le cajolais et ce n’est que lorsqu’on est parti qu’il a vraiment commencé à se calmer. Dans la voiture, il s’est endormi tellement il était sous le coup de l’émotion.
Superpapa et moi étions tout ébranlés. Nous qui avions cru qu’il ferait des singeries à notre arrivée, comme il aime tant le faire lorsqu'il se retrouve devant un public. Nous pensions qu’il jouerait avec les autos en faisant des «vroum vroum» ou encore qu’il dessinerait en effleurant à peine le crayon sur le papier. Jamais il ne nous était arrivé de le voir dans un tel état. Je ne doute aucunement que c’est une bonne garderie et je crois qu’il y sera bien, mais en attendant je suis complètement à l’envers.
Puis je me dis qu’on retrouve un apaisement fabuleux dans les bras des gens que l’on aime. Un truc qui calme et nous redonne confiance. Un truc qui nous protège et nous garde au chaud. Je connais bien ce lieu de sureté, de compassion et d’amour que sont les bras. Je me suis souvent logée dans ceux de Superpapa pour y pleurer mes maux. J’ai emprunté ceux de mes copines à différents moment alors que tout n’allait sur des roulettes dans ma vie. J’ai offert les miens encore et encore à tous amis qui n’arrivaient pas à sourire. Je suis une personne qui aime la chaleur des gens et j’aime me perdre dans le toucher de l’autre. La présence d’un ami, la sympathie d’un pote et l’étreinte de bienveillance d'un copain.
Alors que nous sommes arrivés à la maison P’tit Clown dormait encore dans la voiture. Superpapa l’a doucement pris. Les sanglots sont revenus, des pleurs de fatigue et de peur. Nous l’avons bercé et, pendant toute la soirée, il s'est accroché à mes jupes pour être certain que je ne le laisse pas tout seul. Nous avons fait le rituel du bain avec maman qui fait des splish splash et celui du dernier biberon dans les bras de papa pour qu’il sente qu’il est bien chez lui et que tout va bien.
La routine nous rappelle que, même si les choses bougent autour de nous, il y en a qui ne changent pas, que l’on contrôle et auxquelles on peut se rattacher. C’est tout de même drôle de voir que, même à un si jeune âge, la routine a un effet calmant et sécuritaire. Avec mes tendances « Monsieur Net », je trouve un grand réconfort dans la routine. Je suis la première à vouloir déroger de la routine, mais c’est toujours pour mieux y revenir ou du moins je suis capable de la délaisser quand je sais qu’elle est bien établie et qu’à quelques modifications près nous pouvons y revenir et nous y sentir chez soi. J'aime savoir quelle sera là quand je deviens brouillonne.
Aujourd’hui, P’tit Clown a repris du mieux. Ce matin, il me faisait des blagues en déjeunant. Moi, j’ai encore le cœur chaviré. Superpapa et moi sommes prêts à offrir nos bras quand notre P’tit Clown en aura besoin et à lui offrir la constance pour l'aider à faire face à tous ces changements qui s’opèrent en lui et qui le font grandir encore plus rapidement que je ne pouvais l’imaginer. Il n'est plus un poupon, c'est un bébé qui se rend bien compte de tout ce qui se passe autour de lui et qui affirme, qui il est et ce qu'il ressent.
Crédits photo: Licence CC Kevin H.
Il y a 16 heures
9 bouteilles à la mer...:
Le coeur d'une mère en prend un coup... je comprends bien ce que tu as vécu. Mon fils a eu beaucoup de difficulté à s'adapter à son milieu de garde... j'étais découragée, mais ça fini par se placer.
Aujourd'hui, c'est l'enfant le plus populaire de la garderie (et j'en mets pas trop).
Bon courage, ton bébé s'adaptera et c'est l'amour et le réconfort que vous lui témoignez qui l'aideront.
Ah que je te comprends belle Evely! On veut tellement qu'ils soient bien et heureux. Je me souviens encore de la première journée de ma grande à la prématernelle. Mon chum est entré avec moi pour la reconduire et j'ai trouvé ça très difficile (plus qu'elle!) et je me retenais pour ne pas pleurer. De retour dans l'auto, mon chum m'a dit que c'était pour me supporter moi qu'il était entré et non pas ma fille!!! Les jours, les semaines et les années passent, et c'est moins pire, mais on s'inquiète toujours autant pour eux!
Pascale
Ouf, je comprends bien ton déssaroi de maman.
Cependant, je pense que c'est le fait de ne pas lui avoir dit un petit "Bye bye" en partant qui l'a mis dans un tel état de panique: Superpapa et toi aviez complètement "disparus", sans explication, sans qu'il ait pu avoir connaissance de quoi que ce soit.
Ces petits bouts de choux sentent bien des choses... Il a peut-être cru qu'il avait été tout simplement abandonné?
Il va probablement pleurer en vous voyant partir la prochaine fois, mais si vous lui dites que vous allez revenir très bientôt, en lui parlant doucement, en lui disant les mêmes "Bye bye" que lorsque Superpapa quitte la maison par exemple, cela va probablement le sécuriser. Il saura que les personnes reviennent alors, comme Superpapa qui revient toujours à la maison quelques temps après le "Bye bye".
Je pensais naïvement que vu qu'il va à la garderie depuis presque un an, que le changement serait facile, mais c'est justement ça qui fait que je sens qu'il devient grand. Quand on l'avait laissé à l'ancienne garderie, il n'avait même pas remarqué que l'on était plus là, mais ce coup-ci on comprend ce qu'il ressent et c'est du grand amour envers ses parents. Je sais qu'il se sent délaisser et que ça va passer, mais me semble que c'était hier qu'il commençait à ramper... Qu'est-ce que ce sera quand il commencera l'école. Tenez-vous bien pour mon billet en septembre 2014.
Pauvre toi, je compatis. Cela dit, il y a fort à parier que ça va passer. Et finalement, ça va être la crise le soir parce qu'il ne voudra plus partir, trop occupé à jouer avec les autres enfants ;-)
Tu as raison, Evely. Ça grandit tellement vite!
Le mien vient tout juste d'avoir 10 ans... 10 ans! Wow, une décennie complète! Son âge s'écrit maintenant avec DEUX chiffres!
Il me semble que c'était hier que je lui donnais sa purée de pomme à la p'tite cuillère!
Je crois qu'il faut vivre chaque étape pleinement, une à la fois. Tu as bien le temps de préparer ton coeur de maman pour la première journée d'école! Tu vas y arriver, aie confiance!
Bon courage... Mais tout rentre toujours dans l'ordre. Il n'y a rien que le temps ne puisse améliorer...
Soit dit en passant, ton billet m'a touchée, me faisant faire des liens avec autre chose... Merci!
Frérot vient aussi de faire son entrée dans une nouvelle garderie. Il ne fait que des demi-journées depuis trois semaines.
La première fois qu'on l'a laissé, ça s'est super bien passé. Mais plus les jours passent, plus c'est difficile. Il sort avec entrain de la voiture. Dès qu'on ouvre la porte et qu'il réalise où il est, il est inconsolable.
C'est dur. Et même PetiteSoeur fond en larmes lorsqu'elle le voit aussi triste. Résultat: je laisse deux enfants en pleurs aux éducatrices que nous connaissons depuis 3 ans! Ordinaire...
@ Julie
C'est trop adorable de la part de PetiteSoeur. Ouf reste que c'est pas facile pour la maman et le papa.
Lundi c'est le jour J. J'espère que ça ira bien. D'ici là, il se fait gâter à son ancienne garderie
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