Il y a de ces journées où l’on se demande si l’on a fait le bon choix. Il y a de ces semaines où l’on ne comprend pas pourquoi on s’en met autant sur les épaules. La semaine passée était une de ces semaines et le lundi était une de ces journées.
La semaine à commencé sous la pluie comme la précédente. Ma motivation pour faire du vélo-boulot était à zéro, mais j’ai tout de même enfourché ma bécane et je suis arrivée détrempée au travail. La journée a été aussi longue et douloureuse qu’elle s’annonçait et pour combler le tout une réunion qui devait finir à 16h s’est étalée jusqu’à 16h50. J’ai vite sauté sur mon vélo et je me suis dépêchée.
C’est que P’tit Clown se couche à 19h. C’est que si je pars du travail à 17h j’arrive chez moi vers 17h30, plus ma douche qui est nécessaire, car le retour à la maison est en ascension continuelle, je ne peux prendre mon fiston dans mes bras que vers 18h, puis vers 18h30 on commence le rituel du dodo. J’avais les larmes aux yeux en pédalant vers la maison. Même pas une heure, ce n’est pas juste. Et si j’avais pris l’autobus, je serais arrivée à la maison à 18h30. Non, ce n’est pas juste.
De plus, ce soir-là, j’avais un souper d’anniversaire pour Nini. J’ai donc quitté la maison à 18h30 pour aller cueillir Vieille copine et Frisette au passage. La soirée s’est avérée un franc succès, mais Vvieille copine était un peu dans le même état. Son retour aux études se passe bien, mais prise dans le trafic, elle a hâte de retrouver son bébé Titou. Après la soirée nous avons longuement parlé de ce sentiment de dépassement qui nous hante. Un effet de la rentrée probablement, mais nos cœurs de mamans en souffrent un peu.
Le reste de ma semaine est planifié au quart de tour et bien que je dispose de la fin de semaine seule avec P’tit Clown, j’ai l’impression que ce sera incomplet sans Superpapa.
Superpapa s’en va célébrer sa testostérone avec ses potes dans un chalet. Ça fait dix ans que les gars se suivent et ils vont fêter ça. Ils se sont connus jeunes, pour la plupart célibataires et insouciants et maintenant ils sont des papas devenus responsables. Le temps d’une fin de semaine bien méritée, ils vont se la couler douce et faire des trucs de gars comme boire de la bière, jouer au poker et sentir l’homme à plein nez (quand les filles sont pas là, les odeurs sortent).
Cette semaine-là, je n’étais pas une famille. Il me manquait toujours un de mes membres. Cette semaine-là, j’avais deux souper, un 5 à 7, du travail après le travail et des réunions et des échéanciers. Cette semaine-là, chaque journée aurait dû durer 30 heures et je me demande pourquoi j’en fais autant.
Pour mon confort, pour celui de ma famille, pour ma carrière, pour mon estime de moi, parce que c’est ça aussi la vie, parce que si j’avais tout ce temps dont je rêve, je dirais que je voudrais faire de quoi et être dans le jus.
À l’automne, j’ai toujours cent mille projets que je commence ou que je veux commencer. Le travail reprend de plus belle, le trafic devient plus dense, les soupers entre amis se font plus fréquents pour contrer le temps froid qui s’installe. À l’automne, je me remets en question et je repars à neuf, à l’automne je suis positive et je vois des possibilités dans tous les coins, mais des fois, des fois il y a des jours comme ça, il y a des semaines comme ça qui essoufflent. Par chance elles sont rares, par chance elles se fondent dans le reste de la vie, mais aussi par chance, elles existent...
En jasant avec Vieille copine je me rendais compte que cette semaine m’envoyait un signal d’alarme. N’en fais pas trop, prend du temps pour toi, prend soin de ta famille, admets qui tu es et respecte tes limites et surtout arrête de croire que tu es seule à vivre ça.
La semaine d’après, je commençais le karaté à raison de deux soirs par semaine. Les cours de natation le samedi matin avec P’tit Clown, le tireur de joints qui venait finir le travail et ensuite la peinture, les soupers avec les copains et pleins d’activités à droite et à gauche. J’ai confiance que je vais trouver mon juste milieu. Ça ne devrait pas être trop difficile, mon juste milieu ,c’est quand j’ai Superpapa et P’tit Clown jouent avec moi et qu’on se court après pour faire rire en oubliant de faire le ménage, l’épicerie, le lavage pour au moins quelques heures.
Il y a 1 jour
6 bouteilles à la mer...:
Des jours comme ça... moi aussi j'en ai! Hé non, tu n'es pas seule!
Ces jours là, je m'imagine ailleurs avec un autre milieu de travail (ou pas de travail du tout), d'autres fréquentations, ...
Mais tout comme toi, il y a une chose que je ne changerais pas, qui me donne de l'énergie, qui me dit qu'ils y a tant de jours merveilleux dans ma vie...
Je ne changerais pas mes enfants et mon chum que j'ai toujours hâte de retrouver.
Bonne journée et je te la souhaite pas comme ça!
C'est rough, ces journées-là, hein? Ça fait du bien d'avoir des amies avec qui parler dans ce temps-là, qui peuvent comprendre ce qu'on vit.
Ça ne change pas grand chose à l'état dans lequel on est, mais le fait de pouvoir partager est quand même soulageant!
Je suis étourdie simplement à te lire.
justement à trop vouloir en faire on s'étourdie, on perd le cap.
Je tiens le même discours à ma fille qui veut tout faire: études, petit boulot, entaînement sportif avec un club universitaire, garder contact avec les copines et avoir un amoureux... il y a un risque de tout faire à moitié et d'être à moitié satisfaite seulement. Il faut établir les priorités, faire des choix et garder le cap.
J'ai l'impression de lire ce à quoi ressemblera mon retour au travail dans quelques mois à peine déjà.
Je te souhaite de trouver ton équilibre très bientôt :-)
@ Caro l'ergo
Ce fut une journée plus relaxe et qui a fini avec un cours de karaté pour me défouler un peu :o)
@ Valérie
Tu as bien raison, jaser avec les copines, ça fait du bien
@ Éléonore
Je prends bien note, je n'aime pas faire les choses à moitié, donc faut que j'en fasse moins, mais mieux. Ta fille a une maman très sage je trouve
@ La Belle
Plus que quelques mois... profite pleinement de ceux qui te reste et n'en prend pas trop tout d'un coup
Je me reconnais tellement dans tout ce que tu as écrit.
Me viens de reprendre mes études et parfois j'ai de la misère à écouter mes cours, parce que j'ai juste hâte de rentrer chez moi et de retrouver mon petit.
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