La semaine dernière, les filles avaient envie de jouer au billard. Pas dans un bar, évidemment. Non, sur notre table de « pool » gracieusement laissée par mon ex (qui m'avait pourtant suppliée de l'acheter, dans le temps). Elles me demandent la permission, et je leur accorde en leur mentionnant :
- Faites bien attention au tapis de la table, hein ?
Je ne sais pas pourquoi, mon instinct de mère (vous savez, celui qui imagine toujours les pires scénarios) me disait qu'elles pourraient endommager la table... Enfin, je relègue cette petite voix loin derrière et je laisse les filles jouer... Ça fait bien mon affaire, je peux prendre mon café tranquille et écrire paisiblement (tranquille, paisible... on voit bien où sont mes priorités à ce moment. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour un moment de calme).
Deux jours plus tard, je m'adonne à passer près de la table... Et j'y vois de l'art abstrait comme je ne l'aurais jamais imaginé : une belle ligne de pâte à modeler grise qui sillonne le tapis vert grâce à un tracé subtil et sinueux qui fait pratiquement tout le tour de la table...
Respirons... Respirons... et trouvons une solution. Je tente :
1) De gratter le tout... ÉCHEC.
2) De gratter le tout... ÉCHEC.
3) De gratter le tout... ÉCHEC...
Merde, je n'ai aucune idée de la façon d'enlever de la pâte à modeler sur un tapis de table de billard, moi! Manque total de solutions de rechange... Alors, j'opte pour une voie de contournement :
PASSER MA FRUSTRATION SUR LES COUPABLES!
Même si je me suis donné comme objectif de ne pas m'énerver contre les filles, c'est plus fort que moi. Tranquillement assis devant la télévision, mon petit trio me voit arriver avec de la fumée qui sort des oreilles. Les autochtones d'Oka peuvent pratiquement décoder mes signaux de fumée à 50 km à la ronde...
- Les filles! C'est quoi, l'idée, de mettre de la pâte à modeler sur la table de billard ??? Qui a fait ça ?
(Bien oui, je suis naïve au point de penser qu'en posant la question, je vais obtenir une réponse... Sept ans de maternité, et toujours pas assimilé l'inutilité de cette question)
Silence radio de la part du trio, dont la coupable fait forcément partie, puisque Casper le petit fantôme n'a pas élu domicile ici.
- QUI ??? QUI ??? (vraiment, ça me fait un plaisir fou de poser cette question... )
- Petit pétard, maman, me dit ma grande fille.
À l'entente de ce mot de code, je respire... Une fois, deux fois, trois fois... Je me calme... Je ne suis plus en colère, je suis en petit pétard... C'est le mot que ma fille me dit pour m'inciter à prendre du recul, parce que je lui ai demandé... Cette expression ridicule me rappelle qu'il est en effet ridicule de se fâcher... Ça ne change rien au fait que ma table de billard est maintenant unique au monde dans sa présentation (et que je me serais passée de cette unicité), mais ça me permet de relativiser les choses...
Enfin, il y a des leçons à tirer de tout cela (le prof en moi ne pouvait résister à cette synthèse) :
1) Ne jamais visualiser de problèmes, ils risquent de se matérialiser...
2) Être en petit pétard, c'est beaucoup plus amusant que d'être en grosse colère noire...
Enfin, quel est votre truc pour vous calmer devant les gaffes de vos enfants ?
Crédit photo : © pguisard
Il y a 4 jours
2 bouteilles à la mer...:
Wow! J'admire ton self control! S'il avait fallu que ça m'arrive à moi, les coupables auraient été en punition jusqu'à leur majorité....
C'est pour éviter de me mettre en pétard que mes enfants n'ont pas de table de billard... et de pâte à modeler! ;)
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