Mon fils et Buzz

Mon fils est amoureux. Le coup de foudre, je ne vous dis pas. En se levant c’est la première chose qui lui vient à l’esprit. En se couchant, il me raconte encore et encore combien il est heureux. Vous me direz que deux ans c’est jeune pour être éperdument amoureux, mais l’amour ne choisit pas ses victimes, elle ne fait que s’approprier le cœur de ses élus. Puis c’est la faute du grand-père. Hé oui, c’est le grand-papa qui a trouvé à Toronto un Buzz Lightyears. Un vrai Buzz avec les bruits, les ailes et la voix de Tim Allen.

Une nuit sur le bord du feu, P’tit Clown emmitouflé dans mes bras, nous jasions avec cousines et tantes pendant que P’tit Clown somnolait au clair de lune. À un moment donné, je lui dis doucement : « Regarde des étoiles ». Il me répond : « Stass » «Non, chéri ce sont des é-toi-les. » Il me répète : « starsss ». Je m’interrompe, comment connaît-il le mot en anglais désignant les étoiles. Puis, ça me vient. Nous écoutons toujours Histoire de jouets en anglais. Buzz vient des étoiles étant donné qu'il est un «space ranger ». Fiston a compris que son personnage vient des étoiles, mais il l’a compris en anglais. Les yeux rivés sur les étoiles, il cherchait le justicier dans la nuit fraîche de juin sur le bord du feu.

Si fiston fait une obsession avec Buzz, c’est aussi la faute de Superpapa. Nous n’écoutons pas vraiment la télévision. Lors d’un de nos vendredis romantiques, Superpapa et moi avons écouté le film Toy Strory 3. Il y a déjà près d’un an de ça. Quand le film a fini, Superpapa m’a dit qu’il aimerait bien l’écouter avec P’tit Clown. Ce serait un moment spécial entre père et fils. P’tit Clown a beaucoup aimé être lové dans les bras de son papa à écouter les mésaventures de ces personnages. Depuis, Superpapa a été cherché le premier et le deuxième volet de la série et, à l’occasion, pour faire spécial, mes deux amours s’extasient devant l’écran pendant que je me coule un bain.

Le vrai Woody habite aussi chez nous. Comment savons-nous que c’est le vrai Woody, me demanderez-vous? En fait, P’tit Clown a reçu la figurine pour Noël dernier. Nous étions chez les grands-parents et le soir j’ai tout mis dans les sacs pour revenir à la maison. Pendant que Superpapa couchait un P’tit Clown épuisé, je triais entre les emballages et les cadeaux ce qui allait au recyclage et ce qui allait sur la table avec les autres présents. Le lendemain matin, Woody était introuvable au grand dam de P’tit Clown. Après avoir cherché ciel et terre, je me suis demandé si le Cow-boy n’aurait pas passé la nuit dans le bac de recyclage dehors. Je n’étais pas surprise de le retrouvé souriant entre les papiers et les plastiques à moins trente aux aurores du 26 décembre. Après tout, on le sait bien, le vrai Woody a le don de se mettre dans des situations cocasses. P’tit Clown l’a réchauffé à coup de gros câlins.

Je suis complètement à blâmer pour l’affection que P’tit Clown a envers les personnages d’Histoire de jouets. Quand je vois un casse-tête, un livre, une pelle ou une chaise à l’effigie de ses héros, je n’y peux rien, le goût de gâter mon fiston est trop fort. Je ne veux pas non plus tomber dans l’excès, mais de le voir se promenant dans sa serviette de bain Buzz Lightyears en l’imitant me fait craqué. Surtout que je sais qu’il a les petites fesses rondes à l’air en dessous. Imaginez le voir bien installé dans les marches à lire l’histoire de Buzz à son Woody en lui montrant les images dans le livre.

P’tit Clown aime Histoire de jouets et moi j’aime le voir s’émerveillant devant les mille et une aventures que sa petite tête imagine au côté de Buzz et de Woody.

Crédit photo : © payayita -