Correspondances : Je me mouille…

Publié par Imparfaite-et-alors le mercredi, juin 24, 2009 0 bouteilles à la mer...
De : Anik ---
Envoyé : 23 juin, 2009 ---
À : Julie ---
Objet : Je me mouille… ---

Salut Julie! ---

Quoi de neuf ? De mon côté, l’été me fait un bien fou et, en même temps que poussent les fleurs, mon égoïsme profite également du soleil et de la chaleur pour grandir. J’aimerais utiliser un autre terme, alors disons mon « imperfection », carrément. Je t’explique.

Je suis une GRANDE amatrice d’eau. Piscine, spa : j’y resterais jusqu’à être totalement plissée de partout. Mais le problème, c’est qu’avec les enfants, l’expérience de baignade n’est pas pareille. As-tu déjà essayé de faire des longueurs de brasse avec un bébé de 16 mois dans les bras ou avec une enfant de 3 ans qui s’accroche à la brassière de ton maillot comme si c’était une bouée de sauvetage (je te jure, certains en aurait pour leur argent s’ils étaient présents…) ? Et as-tu déjà essayé de lire un roman dans un spa pendant que 2 enfants s’amusent à faire la sirène à côté de toi ? « Je ne ferai pas de splash, Maman, je te jure ! » 3, 2, 1… et c’est déjà fait ! Mon roman est prêt pour un séchage intensif !

Bref, quand je veux me baigner, MOI, je n’apprécie pas trop d’être ainsi entourée. Alors cette semaine, j’ai fait une imparfaite de moi-même et je suis allée me baigner toute seule pendant 1h30. J’ai dit aux filles : « Là, Papa et Maman sont en pause. Alors, soit vous faites la sieste comme PetiteAnge, soit vous vous occuper par vous-même. Qu’est-ce que ce sera ? » Évidemment, l’option numéro deux leur apparaissait beaucoup plus attrayante. Alors, elles ont bricolé pendant que je me prélassais dans l’eau, et nous avons fait une baignade familiale quand PetiteAnge s’est réveillée.

Mais je me console en me disant que, malgré mon imperfection, les filles retirent tout de même quelque chose de ce genre d’après-midi : elles apprennent à s’occuper par elles-mêmes et à trouver des solutions créatives pour meubler le temps et chasser l’ennui. C’est pas beau, ça ?

Et toi, tu profites de l’été ?

Anik

Julie répond à Anik

De : Julie
Envoyé : 24 juin 2009
À : Anik
Objet : RE : Je me mouille…

Allô !

C’est officiel, l’été commence pour nous cette semaine. PapaZen vient de finir ses classes et nous pourrons enfin, ne RIEN faire ENSEMBLE !

Au programme :
  • Barboteuse et jeux d’eau, tous les jours où il fera beau, avec les enfants (nos tendances fainéantes vont jusqu’à ne pas avoir de piscine pour ne pas avoir à s’en occuper);
  • Congé de lunchs pour 8 semaines;
  • Douze jours en amoureux dans le nord de la France pendant que les enfants seront dans l’est de la province avec leurs grands-parents (les grandes sont folles de joie à l’idée, je ne suis pas certaine qu’elles ont compris qu’on partait si longtemps…);
  • Une semaine au bord du fleuve en famille (ressourçant à souhait et nul besoin de le bichonner comme une piscine, c’est parfait pour nous !);
  • Du temps pour MOI (c’est l’ultimatum que je me suis donné pour faire de l’exercice plus qu’un jour consécutif, lire cet énorme roman que j’ai reçu comme cadeau de naissance de ma meilleure amie et me prendre ces rendez-vous dans cette clinique santé-beauté où je me suis payé un forfait, il y a 6 mois)
  • Une pause bien méritée dans notre projet d’écriture (il faut dire que 7 chapitres en 3 semaines avec le-sentiment-du-travail-bien-fait-selon-Julie, ce n’est par rien ! Je sais bien qu’on est sensationnelles et que tu visualises comme une déesse mais qui aurait cru qu’on se ferait dire « Idée vraiment très intéressante… Envoyez-moi votre manuscrit complet dès que possible » juste avant le début des vacances ?)
Il y a un point que je n’ai pas osé ajouté sur ma liste, car il ne cadre pas avec ces éléments positifs et j’ai nommés : la planification de mon retour au travail. J’essaie de ne pas faire de l’ombrage à nos vacances avec ce dernier item. Car, ça m’aura pris trois grossesses (quand même !) pour passer maître dans l’art de profiter des congés de maternité. Je m’y plais maintenant comme dans une vieille paire de pantoufles. « Tu ne t’ennuies pas ? Que fais-tu de tes journées ? ». M’ennuyer, avec deux enfants sur trois qui commencent à maîtriser le concept d’ « activités personnelles » ? Jamais de la vie !

Mais bon, c’est vrai. Éternelle angoissée, je commence à me réveiller la nuit pour me dire que ce bon temps sera bientôt derrière moi. Maintenant que Frérot dort, c’est absurde, j’en conviens ! Parfois, il me passe un éclair au cerveau proposant de mettre en branle le projet Bébé4 pour continuer d’en profiter, mais ça, c’est encore plus absurde !

Bref, je vais appliquer ma théorie du moitié-moitié quand j’hésite entre deux avenues : je fais un petit peu des deux. Ma commande à l’Univers est passée : je veux retourner travailler à trois jours par semaine pour penser à moi, à PapaZen et à mon petit trio. Boss, m’entends-tu ?

A+

Julie

Crédits photo: © GrandeSoeur, "Vive les activités personnelles!"
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Correspondance : Connes doléances ou règlement de comptes chez Julie et PapaZen

Publié par Julie le mercredi, juin 17, 2009 3 bouteilles à la mer...
De : Julie ---
Envoyé : 16 juin 2009 ---
À : Anik ---
Objet : Connes doléances ou règlement de comptes chez Julie et PapaZen ---

Allô Anik, ---

J’espère que tu vas bien cette semaine! Pour ma part, ça sent les vacances et ça sent bon!

Eh oui! PapaZen et moi nous nous envolerons vers le vieux continent cet été. Nous partons tous les DEUX pour la première fois depuis la naissance de GrandeSoeur. Nous partirons le 9 et nous reviendrons quelques jours plus tard (du même mois et de la même année, nous n’avons pas osé pousser l’audace plus loin!).

Nous devrions théoriquement commencer à ressentir l’allégresse de cette divine lune de miel sur nos humeurs… comme une joie immense qui nous envahit jusqu’à ce qu’on manque de souffle… pourtant, on est bel et bien humains, car on ne manque pas de se « renoter » nos petites faiblesses, comme en fait foi le débat suivant :

PapaZen, qui se cherche désespérément un coin sur la table de la cuisine pour plier une brassée - C’est moi ou ça fait plusieurs jours que tu ne prends pas le temps de ramasser les miettes du déjeuner sur la table?

Julie, qui esquive l’attaque en proposant deux hypothèses plausibles - Peut-être parce que j’ai déjeuné debout en donnant à Frérot sa purée parce que les filles avaient 56 affaires à me demander… ou peut-être parce que ça fait plusieurs fois que je vous demande de mettre vos couverts sales dans le lave-vaisselle…

PapaZen, qui commence rageusement à plier les débarbouillettes - Il me semble que la maison est à l’envers depuis quelque temps…

Julie, qui réalise que « quelque temps » dure depuis un méchant bout - Bien, j’avais les 3 enfants avec moi aujourd’hui. À ma décharge, on est sortis à la « bebilothèque », à l’épicerie et chez la coiffeuse. On est cinq hein, ça salit plus. C’est une logique mathématique indéniable. J’en ai fait un peu de ménage, si tu veux savoir. J’aurais peut-être eu le temps d’en faire plus si je n’avais pas eu à ramasser tes bas dans le salon, tes papiers de gomme sur la commode ou à trier le mont Éverest de linge sale avant de le mettre dans la laveuse …

PapaZenOu peut-être si tu ramassais ce qui déborde des armoires plutôt que ce qu’il y a à l’intérieur…

Julie Pah! Ce qui déb… tu vas être bien content quand on n’aura plus rien de superflu dans la maison. Ça va se ranger d’un pet… mais d’ici là, je le sais, c’est pas beau… D’ailleurs, tu es injuste, GrandeSoeur s’est déchainée à faire un ménage digne de ce nom dans la salle de jeu avant que tu n’arrives parce qu’elle ne voulait pas que tu mettes ses bricolages dans un sac-poubelle…

PapaZenPourquoi tu la laisses bricoler avec tout ce qu’elle veut?

JuliePeut-être parce qu’elle trouve les trucs à récupérer que tu jettes dans la poubelle?

S’ensuit une pause au milieu des hostilités.

Julie - C’est moi ou, ça fait des semaines que je te demande de passer au garage pour la voiture?

PapaZen - Ouais, je devrais pouvoir régler ça sous peu…

Julie, qui réalise que « sous peu » dure depuis un méchant bout Alors je pense mettre du rose fluo sur ta « to do list » sur le frigo pour que tu n’oublies pas… à moins que je prenne le rendez-vous pour toi?

PapaZen, qui ne s’en laisse pas imposer - Très drôle, en échange, tu pourrais passer des coups de fils pour le baptême de Frérot?

Julie, dont, curieusement, les rudiments de négociation appris au Monopoly lui reviennent en mémoire - Aucune chance! Cours toujours, mon lapin. Je n’ai pas le temps. Au pire, présente-toi au presbytère et tente d’émouvoir la dame qui s’en occupe.

PapaZen - « Je n’ai pas le temps » est un argument plutôt faible. J’en reviens à ta liste… tu me fatigues avec tes listes… il y en a partout!

Julie - Si tu les regardais un peu mieux, tu n’oublierais pas d’acheter ce qu’il faut à l’épicerie… en l’occurrence, je n’aurais pas eu besoin d’y retourner aujourd’hui ce qui m’aurait donné plus de temps pour ramasser les miettes sur la table et, en prime, je n’aurais pas besoin de te harceler jusqu’à la fin de tes jours pour que tu…

PapaZen - … achètes ce qu’il faut pour faire de la céramique dans la salle de bain. J’ai compris!

Silence radio.

PapaZen, tout d’un coup réflexif et ayant visiblement oublié la teneur de son dernier reproche, peut-être en raison de sa méditation profonde à remettre en paires tous ces petits bas d’enfants qui ont perdu leur jumeau quelque part dans le cycle de lavage - Je pourrais faire les achats samedi. Et on pourrait faire des Bob, le bricoleur de nous dimanche. Pourrais-tu me préparer une liste avec les questions qu’on se pose pour que je n’oublie rien? »

Bref, j’imagine que tu vois bien le topo… Tout ça se résume à une flopée de petites manies qui nous sont personnelles et qui nous titillent le gros nerf.

Comment ça se fait qu’on s’obstine pour des broutilles alors qu’on s’entend sur les grandes orientations? Pourquoi s’empêtrer dans les détails quand on a pourtant des valeurs communes? Pourquoi on perd de l’énergie sur ce qu’on ne pourra pas changer chez l’un et l’autre? Il laisse sa Presse traîner tous les matins, et alors? Moi mon bureau est un foutoir total. On fait une équipe du tonnerre auprès des enfants. On se complète bien. J’ai le sentiment de bien faire mon boulot de mère et PapaZen mérite souvent une médaille pour son implication dans la famille.

Ça ne devrait pas être ça le plus important?

Julie


Anik répond à Julie


De : Anik
Envoyé : 17 juin 2009
À : Julie
Objet : RE : Connes doléances
Salut Julie!

Je lisais votre conversation et je nous reconnaissais tout à fait. Pas tant dans la liste de choses à faire que dans le ton. La balle qu’on se renvoie si facilement, ça ressemble à notre vécu aussi.

Et tes questions existentielles, à savoir pourquoi s'attarder aux détails quand nos valeurs et objectifs généraux se rejoignent, bien je cherche encore la réponse. Existe-t-elle seulement ? Ça doit bien faire 10 ans que je me pose le même genre de questions... Et personne pour y répondre : c'est plus fort que moi, tout simplement. Des fois, remplie de bonne volonté, je me dis : « Bon, lâche prise. Arrête de lui en vouloir pour ce qu'il ne fait pas et concentre-toi sur ce qu'il fait, c'est-à-dire être un bon père avec les filles. ». Cette résolution dure habituellement… jusqu'à la première tâche qu'il n'a pas faite à temps ou convenablement. Alors, on oublie le lâcher-prise pour moi jusqu'à maintenant !

Dans le fond, je voudrais un mari parfait : bon père, bon amant (sans parler d'un corps à faire saliver, avec de beaux abdos bien découpés) employé modèle et travailleur hors pair à la maison pour faire toutes les « jobs d'homme ». C'est bien beau le féminisme, mais il reste que m'occuper de l'auto, tondre la pelouse, réparer des meubles, ramasser les poubelles, brancher les appareils technos et faire le BBQ, je ne veux rien savoir (peut-être parce qu'avec toutes mes tâches de « femmes », de toute manière, j'en ai déjà plein les bras). Sauf que j'ai souvent deux choix : soit je le fais pareil, soit j'attends que PapaRelax décide de le faire. Et côté patience (ou impatience), bien je ne lui arrive pas à la cheville.

Alors, je peux accepter que personne n'est parfait, respirer et relativiser, ou encore continuer comme maintenant et péter les plombs à intervalle régulier, sensiblement toujours sur les mêmes détails insignifiants, mais qui tombent sur le système à la longue. Comme c'est la fête des Pères en fin de semaine, je vais tenter l'approche numéro 1. Je me souhaite bonne chance ! ;o) J'en aurai bien besoin !

À plus !

Anik
P.-S. Pour les visites au garage, j'ai carrément fait signer un contrat à PapaRelax pour qu'il s'engage à faire la révision mécanique de sa nouvelle-voiture-avec-tous-les-gadgets-inimaginables dans les temps prescrits, sans quoi je me paye un voyage dans le Sud TOUTE SEULE à chaque fois qu'une mise au point est en retard de plus de 3 semaines… Je peux te dire que j'ai hâte en novembre, il va sûrement avoir oublié ! Cuba, me voilà! Il va capoter, une semaine avec les enfants, mais je n'ose pas trop imaginer l'état de la maison à mon retour…

Crédits photo: © GrandeSoeur, "Bonne fête papa!"

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Correspondance : Adieu, cher sommeil…

Publié par Imparfaite-et-alors le mercredi, juin 10, 2009 0 bouteilles à la mer...
De : Anik ---
Envoyé : 7 juin 2009 ---
À : Julie ---
Objet : Adieu, cher sommeil… ---

Salut Julie! ---

Ça va? Est-ce que Frérot réussit enfin à mieux dormir la nuit ? Tu tiens le coup ?

Ici, c’est moi qui commence à mal faire mes nuits. En fait, je ne sais pas trop pourquoi, mais je me réveille à 5h du matin depuis plusieurs jours, à mon grand désarroi. La maison est tranquille, tout le monde dort et me voilà les deux yeux bien ouverts. Mon esprit est réveillé, mais mon corps refuse de fournir l’effort nécessaire pour sortir du lit. Il me dit : « Non, mais t’es folle ! Il est bien trop tôt pour se lever. Mais qu’est-ce que tu fabriques ? Rendors-toi ? ». Et là, commencent les réflexions sur n’importe quoi (tu sais ce que c’est qu’un cerveau féminin, pas moyen d’arrêter cela…), pour que finalement, vers 6h45, je réussisse à me rendormir. Et à 7 h, PetiteAnge (je vais bientôt devoir changer son nom pour PetiteAngeCornue, son caractère s’affirme de plus en plus) se réveille et me réveille à son tour. Et là, évidemment, je ne veux pas me lever. Alors, mon corps s’extirpe péniblement du lit et se dirige maussadement vers la chambre de bébé et la journée commence…

Je suis maintenant incapable de faire la grasse matinée, quand bien même je voudrais. J’évoque avec regrets l’époque où je me levais quand bon me semblait… et j’attends que mes enfants soient adolescents pour reprendre les matinées de sommeil perdues, avec la crainte, toutefois, que je ne puisse pas en profiter une fois le moment venu.

En attendant, j’exerce quelquefois une petite vengeance sur les enfants, pour toutes les fois où elles m’ont réveillée la nuit ou trop tôt le matin. Ce matin, par exemple, il était 7h et j’étais bien réveillée. Comme je voulais que les filles partent tôt pour la garderie, je suis allée les réveiller alors qu’elles dormaient encore. À 8h, tout le monde était dans l’auto et c’était le départ. 1-0 Maman…

Sur ce, à bientôt !

Anik


Julie répond à Anik


De : Julie
Envoyé : 8 juin 2009
À : Anik
Objet : RE : Adieu cher sommeil…

Allô Anik!

Je suis en pleine forme. Et reposée par-dessus le marché!

Ton courriel tombe à pic: PapaZen et moi disions justement, il y a un jour ou deux, que Frérot ne se réveillait plus la nuit pour boire un petit coup. Il dort 9 à 10 heures d’affilée, le visage enfoui dans un toutou avec une lippe absolument délicieuse. Le tableau récompense tous les levers nocturnes et les yeux bouffis qui en ont résulté.

Frérot a maintenant 7 mois. C’est le temps que ça lui a pris, à lui, pour apprendre à se rendormir la nuit sans notre aide. Pourtant, nous avons appliqué toutes les recettes présentées dans différents livres dont, mon préféré, Mon enfant dort mal.

J’ai une pensée pour celles, (et peut-être ceux!), qui se lèvent la nuit pendant des mois, voire des années, pour consoler leur enfant. Ils diraient peut-être: «Elle est cinglée, cette Julie. Pourquoi être si pressée et d’enchaîner truc sur truc pour trouver LE bon? Frérot va faire ses nuits quand il sera prêt. Un point, c’est tout. Il est encore si jeune.».

Peut-être. Mais j’ai un vaste choix de réponses qui justifient ce désir express de dormir, et qui sont à la base de mon souhait de le transmettre au pt’it dernier.

  1. Deux aînées qui dorment comme une tonne de briques jusqu’au petit matin dès 8 ou 10 semaines laissent penser que cette faculté est génétique et qu’elle nous soit indubitablement due.
  2. Une fois qu’on a goûté à de merveilleuses nuits interminables, on ne peut plus s’en passer.
  3. Pour survivre aux demandes multiples de 3 enfants de 6h à 19h, une mère est en droit de vouloir être reposée pour ne pas perdre la boule.
  4. De bonnes nuits de sommeil permettent de grandir (argument pour mon fils, pas pour moi, je le sers à mes filles quand elles veulent lui faire gaga-gougou pendant qu’il est au pays des rêves).
  5. Frérot dépasse rondement le poids préconisé et la maturation physiologique pour puiser dans ses réserves pendant la nuit (pour les intéressées, d’après les auteures du livre précédemment mentionné, ces indices bénis se situent aux alentours de 8 semaines et de 5 kilos). Après un repas de camionneur pour le souper, il est illogique qu’il ait un petit creux passé minuit.
  6. Un bébé qui fait ses nuits assez tôt permet de couper court aux questions des madames-qui-veulent-faire-la-conversation-au-supermarché et, encore mieux, de leur soutirer des sourires d’admiration qui sous-entendent que nous sommes une bonne mère.

Fais ton choix.

Tout de même, on a essayé à peu près n’importe quoi.

  • Lui remettre son toutou fétiche sur le nez et remettre de la musique douce (c’était un bel effort, mais il nous fallait trouver mieux).
  • Écourter les tétées de nuit de trente secondes chaque nuit pour lui faire comprendre que ça n’en vaut pas la peine (avis, cet exercice de calcul mental est en lien direct avec l’insomnie maternelle qui s’ensuit);
  • Le réveiller avant minuit pour lui donner une petite collation nocturne (inutile, il n’y comprenait rien);
  • Lui donner de l’eau au biberon s’il se réveille (préalable: accepter le biberon);
  • Lui donner deux onces de préparation s’il se réveille (cette solution est avantageuse sur trois points: PapaZen peut s’en charger, Frérot a résisté tellement longtemps au biberon qu’il peut le tenir seul dans son lit – mon médecin n’aimerait pas... - et qu’il peut l’accepter frais, ce qui nous évite de raisonner pour manipuler correctement le micro-ondes à trois heures du matin);
  • Attendre 5 minutes, puis 10 minutes, puis 15 minutes avant d’aller le voir dans son lit, juste à lui parler, sans le prendre (puis se décourager et lui donner le sein de toute manière).
  • Je lui disais même «Noublie jamais ça Frérot: Dormir une nuit entière est une victoire de l’enfant sur lui-même.» (citation du même livre).

Peut-être parce que Frérot était «in and out» dans ses habitudes de se réveiller la nuit, qu’il «oubliait» qu’il n’avait jamais eu aussi faim de sa vie, aucun de ces trucs ne pouvait être appliqué avec persistance. Ce qui ne lui donnait pas l’occasion de s’adonner à quelques réflexions métacognitives du genre «Quand Maman fait le truc de la semaine, soit le truc X, je devrais cesser de pleurer, car «anyway» le buffet n’est pas ouvert, la serveuse est d’un ennui mortel, je dois me rendormir en restant sur mon appétit».

Et c’est à partir du moment où on (j’) a (ai) cessé d’être tourmentés (obsédée) par l’idée que tout est rentré dans l’ordre. Tout seul. Sans tambour ni trompette.

Je touche du bois!

Julie

P.-S. Pendant tes insomnies matinales, visualise le succès du livre Imparfaite, et alors?

Crédits photo: © GrandeSoeur, "zzzzZZZZZ"
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Correspondance : Les patates bouillies, rôties, ratées…

Publié par Imparfaite-et-alors le mercredi, juin 03, 2009 0 bouteilles à la mer...
De : Anik ---
Envoyé : 1 juin 2009 ---
À : Julie ---
Objet : Les patates bouillies, rôties, ratées… ---

Allô Julie! ---

As-tu déjà accusé une patate d’être la cause d’un conflit de couple ? Bien, c’est ce que j’ai fait hier, figure-toi donc !

Tout a commencé la semaine passée, quand PapaRelax, potentiellement l’être le plus difficile que la planète ait porté, m’a dit :
  • - Ça fait longtemps qu’on n’a pas mangé de patates, j’en ai ras le bol du riz. (Note aux lectrices : PapaRelax ne mange que des patates (bouillies ou rôties) ou du riz en accompagnement, ce qui me limite beaucoup dans mes extravagances culinaires).
  • - Hummm… Bien si tu aimais les pâtes aussi, je pourrais en faire.
Silence radio en guise de réponse.

Enfin, comme je suis la meilleure des épouses (ouf, quelle dose d’humilité :o)), j’ai décidé que cette semaine, on en mangerait des patates (j’avoue que c’est aussi parce que si je ne les faisais pas cette semaine, elles allaient devoir prendre la route du compostage et je déteste le gaspillage). Alors, au menu : patates bouillies lundi, patates rôties mardi et patates pilées aux carottes mercredi (mais je mets 2 patates bouillies de côté pour monsieur avant de piler, évidemment). PapaRelax devrait être content, non ?

Mais là, ne voilà pas qu’il me dit, hier soir :
  • - Ouin, ben les patates, trois jours de file, c’est redondant.
  • - Ben là, tu avais dit que tu étais fatigué de manger du riz.
  • - Ouais, sauf que tes patates rôties, elles n’étaient pas mangeables. Tu les as faites comment ?
  • - Ben, dans la poêle, cette affaire !
  • - Oui, mais comment ?
  • - Mais, tu veux savoir quoi, au juste ?
  • - Bien, toutes les étapes…
Maman imparfaite s’énerve et n’apprécie pas du tout ce quiz culinaire :
  • - Je les ai faites avec du PAM dans la poêle, t’es content ?
  • - Avec du beurre, c’est bien meilleur (est-ce qu’on est dans un pub, ou quoi ?)
  • - Bien, si tu n’étais pas si difficile, tu les aurais trouvées bonnes pareilles, les patates ! Non, mais c’est quoi ma motivation de cuisiner quand personne n’est jamais content ?
  • - Bien, je dis juste que si tu veux me faire plaisir en faisant des patates puis de la viande, bien au moins fais-le comme il faut !
  • - ARRRRGGHHHH !!!
Il y a des jours comme cela où je souhaiterais tellement n’avoir à cuisiner que pour moi-même. Là, je suis prise avec une famille divisée en trois clans : les amatrices de pâtes (moi et Dynamite), les amateurs de viande (PapaRelax et PetiteAnge) et l’amatrice de pas grand-chose (Philosophe)… Je fais quoi, moi, pour plaire à tous ? Vive les restants !

Anik

P.-S. Demain, on mange des pâtes. PapaRelax va manger un steak qu’il se fera cuire lui-même sur le BBQ avec comme accompagnement : un reste de patates ou rien du tout, c’est au choix du chef ! ;o) Le pire, c’est qu’il aime ça, manger un steak tout seul… Vive la gastronomie !


Julie répond à Anik

De : Julie
Envoyé : 2 juin 2009
À : Anik
Objet : RE : Les patates bouillies, rôties, ratées…

Haha! Anik!

Savoureuse cette anecdote! Si je ne te connaissais pas si bien, j’aurai pensé que tu l’avais agrémentée d’un zeste d’ironie!

Comment faire pour plaire à tous? Voilà une question qui mystifierait probablement Josée di Stasio elle-même ! À la maison, j’ai une fan inconditionnelle du macaroni au fromage et aussi l’experte de la réplique « Je vais prendre "huste " un fruit à la place de ton souper maman ». J’ai aussi celui qui ne prendrait que des purées de fruits ou des céréales. S’il pouvait parler il dirait sûrement : « Viandes et légumes? Non merci! Je préfère les diffuser en spray! ». Il y a enfin celui qui demeure peu loquace quand on lui demande ce qu’il voudrait manger au cours de la semaine, et j’ai nommé, PapaZen (qui heureusement mange de tout, pas comme sa très douce).

JULIE, un crayon à la main réfléchissant profondément à l’organisation des menus de la semaine Qu’est-ce que tu veux manger cette semaine?

PAPAZEN, son manteau sur le dos, les sacs réutilisables sous le bras J’sais pas, on improvisera avec ce qu’on a dans le frigo.

JULIE, ouvrant son livre de recettes et tentant une formulation différente On n’a plus rien dans le frigo. Quand vient le temps de choisir le plat qui nous tente, il manque toujours quelque chose alors, qu’est-ce qui te ferait plaisir cette semaine pour que tu achètes ce qu’il faut?

PAPAZEN, visiblement prêt à partir faire les courses et ne saisissant pas du tout la variante sémantique Bien, on a de la viande dans le congélo. On choisira, dans le frigo, ce qu’on veut manger à côté de notre viande.

JULIE, incrédule car elle s’adresse tout de même à un enseignant de françaisD’accord, mais on en revient toujours à la question de base que je vais te répéter en articulant bien, je sais que je marmonne : qu’est-ce que tu veux manger pour que j’aie une idée de ce que tu voudrais mettre, dans ton assiette, à côté de la viande?

PAPAZEN, qui décidément n’en démords pas et qui cherche ses clés Je dis, faisons simple et achetons les produits de base, genre…

JULIE qui ne peut s’empêcher de penser à la bonne vieille blague de RBO « histoire de voir, genre, comme un exemple, de ce dont quoi, ça aura l’air de » – …

PAPAZEN – Ok, disons, du poulet.

JULIE, voyant une lueur d’espoir – Bien! Mais je t’ai devancé, car c’est déjà écrit sur la liste. Du poulet à quoi?

PAPAZEN – Sur le BBQ, mettons…

JULIE – Humm, je vois, mais à quoi?

PAPAZENBien j’sais pas moi, avec de la sauce?

Voilà qui ne m’aide en rien! Quels ingrédients me faut-il cocher sur notre fameuse liste d’épicerie perpétuelle pour que PapaZen mette ce qu’il faut dans le panier pour réaliser ma fameuse recette de « poulet BBQ en sauce servi avec son accompagnement improvisé »?

Alors, dans un cas ultime comme celui-ci, une mère imparfaite sort son truc ultime : l’appréciation masculine et enfantine notée à l’insu de tous! Pour réaliser ce tour de passe-passe, il faut un crayon, une recette imprimée et un bon sens de l’observation.

  1. On sert un plat nouveau à toute la famille sans rien dire.
  2. On observe les réactions non verbales de tout ce beau monde et on se branche sur ses propres sensations gustatives.
  3. On retient attentivement les commentaires formulés spontanément ou on pose une question ouverte très précise pour obtenir une rétroaction appropriée comme « Qu’est-ce que vous en pensez? »
  4. On note le commentaire sur la recette (les choix de réponses peuvent varier de « cool » à « vraiment très bon, ma blonde » en passant par « j’ai aimé ça un petit peu mais pas beaucoup » ou par « est-ce que je peux prendre "huste " un fruit, maman? ».
  5. On se sert de leurs commentaires pour choisir les recettes au moment de faire la liste d’épicerie.
  6. On cuisine à nouveau la recette en la rebaptisant d’un nom plus parlant pour les enfants. Voici quelques exemples : le porc au sirop d’érable (elle est facile celle-là, c’était à mes premières tentatives), le poulet au chocolat (parce qu’il a mariné dans la sauce soya), les boulettes selon la recette de Mamie (on ne l’a voit pas assez souvent), les hamburgers à la confiture (il y en a dans les boulettes, je te jure), le poulet général Théo (tu devines aisément pourquoi), les côtelettes de porc Cendrillon (aucun lien avec la recette originale mais un petit mensonge n’a jamais tué personne!)

HYPER FACILE! Le truc fonctionne aussi très très bien pour choisir un menu quand on a de la visite.

Alors, cette semaine, j’ai choisi d’acheter ce qu’il fallait pour faire du poulet sucré. Tout le monde était content!

À bientôt!

Julie
Crédits photo: © GrandeSoeur, "Miam!"
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