Père manquant, fille manquée ?

Publié par Anik le mardi, juin 08, 2010
Je sais que le livre « Père manquant, fils manqué » existe. Je ne l'ai jamais lu, mais j'ai trouvé un article du genre. De toute manière, je suis une fille, et j'ai trois filles... Mais tout de même, à un mois du départ de PapaRelax pour d'autres cieux (comprendre ici : une maison à 3 minutes d'automobile d'ici, ou à 6 minutes de vélo), je pourrais avoir enfin à me questionner.

Est-ce que le fait que mes filles verront moins leur père (et moi aussi, par le fait même) va changer quelque chose dans leur vie ? C'est certain que le résultat de ce vécu ne sera pas le même que si on était resté ensemble. Mais si on était resté ensemble par parure, sans amour véritable, aurait-ce été mieux ? Sincèrement, je ne crois pas. Je pense que les enfants perçoivent les dysfonctions dans le couple, même si en apparence, tout va bien.

Je discutais avec un ami récemment qui lui, soutenait le contraire et pensait que, par amour pour les enfants et pour leur stabilité émotive, vaut mieux que les parents demeurent ensemble, même s'il n'y a plus d'intimité et que l'amour est plutôt de l'amitié. A-t-il raison, selon vous ? Par ailleurs, il semblait croire que les enfants de familles monoparentales ou reconstituées éprouvaient plus de problèmes... Mais n'est-ce pas plutôt les familles «carencées» que «reconstituées» qui causent problème ?

Je suis peut-être trop égoïste, mais il me semble que nos enfants ne doivent pas devenir un élément qui nous empêche d'avoir une vie de couple harmonieuse et satisfaisante à tous les égards. Je pense que si c'est le cas, ils le sentiront et que ce ne sera pas mieux, reproduisant éventuellement plus tard un modèle de couple dysfonctionnel...

Vous qui avez vécu la séparation (celle de vos parents ou la vôtre...), vous qui connaissez des gens qui l'ont vécue, vous qui avez tout simplement une opinion sur le sujet... Qu'en pensez-vous ?

9 bouteilles à la mer...:

Evely on 8 juin 2010 à 07:29 a dit…

J'en aurais long à dire... mais je vais résumer ma pensée un peu.

Petite, très petite je disais que je ne voulais jamais me marier. Pourquoi, parce que je voyais mes parents qui ne s'aimaient pas. Selon moi, rester ensemble pour les enfants, c'est n'importe quoi et c'est croire que les enfants sont dupes... ils ne le sont pas.

Un papa qui aime ses enfants, tout comme une maman, est un bon parent, sous le même toit ou ailleurs. Tes enfants apprécieront le refuge qu'elles trouveront chez leur père quand la maman fait chier... ça aidera en fait a renforcir la relation papa enfant, car il va devenir cet personne qui les comprend parce qu'il connait la maman et qui peut aider. Un papa qui aime, reste un papa qui aime qu'il soit dans la chambre d'en haut ou dans une autre maison.

Finalement, à notre époque les divorces commençaient à prendre en force. Aujourd'hui, triste mais vrai, c'est la norme. Tes filles ne seront pas différentes des autres. Leur horaire spécial, se fondera dans la masse. Elles ne sentiront pas que papa est absent, parce que les copines aux papas séparés ont la même réalité.

J'en passe et j'en passe, mais je suis convaincue que la meilleure façon de réussir ses enfants c'est que les parents soient heureux et bien dans leur peau, que ce soit ensemble ou séparé.

Prune on 8 juin 2010 à 07:40 a dit…

Moi je suis totalement d'acoord avec Evely. Et surtout quand les parents ne vont pas bien, les enfants échafaudent toue sorte d'idées dans leur petite tête et arrivent très souvent à se rendre responsable du désamour de leurs aprents. Alors non, Votre choix est bon. Vous allez trouver l'équilibre pour l'amour de vos filles, ça se sent.

S@hée on 8 juin 2010 à 07:56 a dit…

Je pense qu'il n'y a pas qu'une seule réponse. On ne peut pas blâmer les familles monos, recomposées, ensemble... c'est avant tout une question d'attitude de chacun des membres.

Julie BP a dit…

Je n'ai jamais aimé les jugements sans fondements comme ceux-ci. Elle est où la véritable statistique qui affirme que les enfants de familles monoparentales ou séparées éprouvent plus de "problèmes" ? Je viens d'une famille séparée et je ne crois absolument pas avoir plus de problèmes dans la vie que certains autres ! En ce qui concerne les familles monoparentales où seulement un des parents est présent, les préjugés sont encore plus durs. Je suis une mère monoparentale. Pendant près de 2 ans et demi, j'ai élevé mon fils seule. Je n'ai même jamais entendu parler du père. Ce dernier avait fait le choix de ne pas s'impliquer et j'avais préféré respecter son choix plutôt que de vivre une situation conflictuelle pour les 18 prochaines années... Une fois encore, je n'ai ABSOLUMENT pas l'impression que mon fils s'en sort moins bien dans la vie que les autres.

Il y a quelques mois, ce type que j'avais considéré jusqu'alors comme le "géniteur" de mon fils a repris contact avec moi. Il voulait voir son fils pour "faire partie de sa vie". Il voulait "jouer son rôle de père". Contre toutes attentes, j'ai accepté. J'aurais eu toutes les raisons personnelles au monde de lui dire non mais je l'ai fait par amour pour mon fils.

Après être venu passer l'avant-midi à la maison avec ti-loup pendant plusieurs samedis de suite, je l'ai finalement laissé partir avec le petit pour une demi-journée, puis une journée entière, et finalement pour le week-end. Pour mon fils, c'est comme une grande personne qui vient le visiter et l'amène passer du temps avec lui et avec qui il a une relation "spéciale". Je suis soulagée de voir comment leur relation se construit. Ils apprennent à se connaître mutuellement en douceur mais s'aiment déjà profondément.

Pourquoi raconter tout cela ? Pour répondre à la fameuse question ! Père manquant, enfant manqué ? Non, non et non. Un enfant a besoin d'amour inconditionnel. C'est tout. Mon demi-frère a été élevé par mes grands-parents et il y a eu droit. Mon autre demi-frère par alliance a vécu avec ma sœur et moi depuis l'âge de 3 ans et ma mère l'a élevé comme son propre fils. Je viens peut-être d'une famille éclatée mais j'ai eu droit à de beaux modèles d'amour. Alors peu importe de qui provient cet amour et cet encadrement. La présence des deux parents est certes un plus mais pas une condition nécessaire au bon développement d'un enfant. N'ayez crainte, les vides se remplissent de plusieurs façons !

Julie BP

Unknown on 8 juin 2010 à 09:20 a dit…

Premièrement, un mauvais souvenir que ce livre. Lors de mon premier stage, un petit garçon a été tué par son papa qui avait déposé sur lui ce livre, après s'enlever la vie lui-même...

Deuxièmement, je suis une enfant du divorce et ma mère était convaincue que ses enfants seraient plus heureux si elle était elle-même heureuse.

Bon, dans les faits, ce fut difficile, prendre soin de la peine des enfants n'étaient pas
à la mode et je me suis plutôt retrouvée à prendre soin de celle de mes parents!

Pour terminer, j'ai comme souhait une famille unie, mais je suis en train de redéfinir ma perception personnelle de la famille. Et je ne resterai pas avec le papa de mes enfants seulement pour combler mon besoin de petite fille...

Bref, ta réflexion me touche, particulièrement maintenant. Mais, je suis convaincue que la relation des enfants avec les papas ne tient pas seulement au fait de vivre dans la même maison que la maman.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord sur l'importance d'être heureux personnellement avant de pouvoir devenir un bon parent. Je crois que les relations conflictuelles entre parents perturbent les enfants plus que le fait qu'ils dorment dans la même maison ou pas. J'ose espérer qu'une séparation qui est "bien assumée et bien vécue" par les 2 adultes peut amoindrir les choses. Prendre les enfants en otage, ça c'est perturbant pour un enfant. Gardons nos problèmes d'adultes entre adulte et les enfants s'en porteront que mieux.

Anik on 8 juin 2010 à 15:35 a dit…

@ Evely
Tu confirmes tout à fait ce que je pense... Il me semble bien que les enfants sentent quand il y a de l'amour ou pas entre les adultes. Bizarrement, ma grande est d'ailleurs très sensible (positivement) à ce qui se passe entre NouvelleFlamme et moi... C'est encourageant de la voir si réceptive.

@ Prune
Merci pour tes encouragements. Trouver l'équilibre, je suis certaine qu'en effet, on y arrivera...

@ Sahée
C'est vrai que l'attitude des parents est primordiale, dans tous les genres de familles.

@ Julie BP
« Je viens peut-être d'une famille éclatée mais j'ai eu droit à de beaux modèles d'amour. » Wow! Quelle phrase pertinente! Les modèles d'amour, voilà ce qui importe. Tu as raison et tu me confirmes ce que je croyais !

@ Mamanbooh
Touchant témoignage... Cela n'a pas toujours été facile pour toi, la séparation, mais tu es positive tout de même, et c'est tant mieux !

@ Anonyme
« une séparation qui est "bien assumée et bien vécue" »... tu as bien raison, c'est une base essentielle. Je pense que dans ce contexte, les enfants ne ressentent pas trop les effets de la séparation.

thefrogthatboiled on 26 novembre 2011 à 03:01 a dit…

Je viens d'une famille disfonctionelle. Mes parents se criaient toujours après et mon père était assez abusif envers moi. J'étais très proche de ma mère. Quand elle l'a laissé, mon père venait de tomber malade et allait être invalide pour le reste de sa vie. à 11 ans, tout ce que je souhaitais le plus du monde, c'est que mon papa meurt de cette maladie parce que dans ma tête, nous allions enfin être heureux, ma mère mon frère et moi. Mais mon père a été placé dans un foyer de soins et ma mère a choisi de se remarier avec un type alcoolique, controleur et hypocrite qui ne fait pas un sous et se laisse vivre par ma mère qui fait 14$ de l'heure. Quand ma mère a vu que je n'aimais pas son nouveau chum (ensuite mari), elle m'a boudée pendant des années jusqu'à ce que je n'ai plus le choix de quitter la maison puisque de toutes façons, je ne pouvais pas tolérer son nouveau copain, et ma mère avait décidé de ne plus être ma mère. Elle m'ignorait, refusait de me parler. Ne s'intéressait plus à ma vie, à mes résultats scolaires. Quand je revois la situation aujourd'hui, je trouve qu'il était cruel de sa part d'abandonner mon père alors qu'il venait de tomber malade, et ce, malgré combien abusif il avait été avec nous et peut-être aussi avec ma mère. Et finalement son choix de vivre sa vie pleinement pour elle a signifié d'abandonner sa fille et se mettre à boire à tous les soirs avec son nouveau chum, mon frère qui avait alors peut-être 14 ans. Bref. Tout ce que j'ai à dire c'est que tes enfants devraient avoir le droit de rencontrer ton futur chum et de te dire s'ils l'aiment ou non. C'est très traumatisant pour un enfant de sentir que soudainement chez-lui ce n'est plus chez-lui. L'enfant ne devrait jamais être forcé à vivre sous le même toit d'un homme qu'il déteste. Et tes enfants devraient toujours passer en premier dans ta vie tant qu'ils ne sont pas majeurs. Si ton amour pour tes enfants dépasse tout au monde, alors tu seras une bonne mère. Mais ne donne jamais l'impression à ton enfant que maintenant que tu as un nouveau chum, tu es trop occupée à t'amuser pour prendre soins d'eux. Pour moi, ça été la partie la plus insupportable. Puisque ma mère était le seul parent de qui j'étais proche et quand elle m'a abandonnée pour aimer en paix son nouveau chum et prétendre que je n'existe plus, ça été une douleur insupportable. Et cette douleur, ce vide, ce manque, n'est jamais parti. J'ai appris à vivre avec. Je me suis débrouillée. Je suis partie aussitôt que j'ai eu l'âge de vivre seule (16 ans) et depuis, je n'ai jamais plus eu de mère, ni de père. J'ai tenté le suicide à plusieurs reprises dans ma vie parce que la douleur et le vide profond que je ressens sont insupportables.

Anik on 26 novembre 2011 à 06:44 a dit…

@ The frog that boiled
Plus d'un an après avoir écrit ce billet, le bilan est plus que positif. Mes filles adorent mon chum et me demande quand elles vont le voir, puisqu'on ne se voit pas très souvent en présence des enfants, accordant justement la priorité aux enfants quand ils sont présents (lui aussi, face à son fils). Nous ne resterons pas ensemble de sitôt, et ce sera une décision qui fera le bonheur des 6 personnes qui partageront le même toit.

Je suis désolée de ton histoire et de la façon dont ta mère a géré le tout à ton détriment. Je ne peux qu'espèrer que les jours à venir pour toi seront meilleurs.

 

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