La maison de Schtroumpfs

Publié par Evely le jeudi, novembre 11, 2010
Il y a trois ans, Superpapa et moi envisagions de nous acheter une maison. Un samedi, je furetais sur Internet distraitement et j’ai vu une jolie petite maisonnette en rangée. Superpapa, encore un peu réticent, s’est laissé séduire par la photo. Nous avons pris un rendez-vous et sommes allés visiter la résidence.

Elle était belle cette petite demeure sur trois étages. Nous avons pesé le pour et le contre, et le contre et le pour. Nous avons finalement fait une offre, les mains tremblantes à l’idée de s’endetter pour longtemps. Les propriétaires, nous on gentiment rencontré pour nous dire qu’ils refusaient notre offre. Ils nous ont expliqué qu'un autre couple avait offert mieux et qu'ils avaient senti notre hésitation. « Prenez votre temps et vous trouverez LA bonne maison pour y élever votre future famille ».

C’était en septembre 2007. Et ils avaient raison.

À la suite de cette expérience impulsive, mais formatrice, nous avons décidé d’attendre encore un peu. Nous avons pris le temps de rencontrer notre conseiller hypothécaire et avons fait nos budgets. Un soir de janvier 2008, alors que la neige tombait sur le balcon de notre appartement, nous nous sommes amusés à regarder les maisons en vente sur les différents sites. On s’est alors rendu compte que, non seulement on désirait véritablement une maison, mais que nous étions prêts à faire ce pas de géant.

C’est à ce moment que Superpapa et moi sommes devenus enquêteurs en herbe de la vente de maisons. J’étais à l’affût des nouvelles pancartes à vendre tandis que Superpapa relevait tous les détails des fiches de descriptions. Nous faisons équipe avec une agente qui avait des signes de dollars dans les yeux. Soir après soir, semaine après semaine nous visitions des maisons. Trop petites, sous-sol pas fini, du tapis partout, pas de terrain, trop loin… rien ne nous rappelait notre premier coup de cœur. Je commençais à me dire qu’un condo en ville pourrait faire l’affaire, Superpapa se demandait si on ne devrait pas se faire construire. Malgré le fait que notre budget nous dirigeait invariablement vers des jumelés ou des maisons en rangées, on continuait à rêvasser à une maison seule avec ses trois clôtures qui nous sépareraient de nos voisins.

Un soir, Superpapa m’avait fait remarquer une petite maison unifamiliale qu’on n’avait pas encore visitée. Elle ne m’inspirait pas. Pourtant, les trois chambres étaient sur le même étage, comme je le voulais. Pourtant, c’était une maison seule, isolée des voisins. Pourtant, elle n’aurait pas pu être mieux située... Superpapa insistait. C’était rare que Superpapa réclamait une visite, habituellement c’était moi qui, malgré les défauts évidents, disais qu’on devrait donner une chance à des maisons plus douteuses les unes que les autres. Étant donné qu’on avait déjà une visite dans ce coin et étant donné que ce coup-ci, c’était Superpapa qui poussait, nous sommes allés la voir cette maison à paliers.

C’était l’hiver où les bancs de neige étaient plus hauts que les maisons. Nous n'avons donc pas vu la façade avant de vraiment être devant la porte. Les volets bleus des deux fenêtres se démarquaient sur la brique grise de l’entrée. Il y avait deux petits thuyas d'Occident de chaque côté de la maison. Une dame nous a ouvert la porte. J’avais à peine mis le bout de mon orteil dans l’entrée que je me sentais chez moi. Superpapa me lançait des regards qui m’ont vite fait comprendre que je n’étais pas seule à avoir ce sentiment familier. La maison était petite. Les chambres étaient petites. Le sous-sol était étroit et la cuisine était petite elle aussi, mais c’était chez nous!

Bien que la propriétaire avait refusé toutes les offres jusque-là, la nôtre a été acceptée. Je me souviens que je me demandais même si tous nos meubles allaient rentrer. Comment faire pour passer d’un appartement si grand à une petite maison de… de… soyons francs, de Schtroumpfs.

Bien que nous avons acheté la maison au début de l’an 2008, ce n’est qu’en novembre que nous avons pu emménager. Entre l’achat et la prise de possession, je suis tombée enceinte de P’tit Clown. Quand notre notaire nous a remis les clés, nous étions déjà une famille en construction.

Depuis, nous avons fait un patio, refait la céramique de la cuisine, changé la porte d’entrée agrandi le sous-sol, ajouté une porte patio, changé le système de chauffage, semé du gazon, peinturé à la grandeur et posé une haie de cèdres. Nous devons aussi changer les fenêtres, investir dans les luminaires, refaire de la peinture, sceller une fissure dans le demi-sous-sol, vernir le patio, refaire le plancher de la salle à manger en bois franc, sabler et vernir les volets, finaliser le sous-sol en faisant un plancher de bois flottant ainsi qu’un plafond et faire traiter le gazon.

J’ai en tête d’éventuellement refaire les divisions de la chambre de P’tit Clown et de la chambre d’Harry Potter (c’est que la troisième chambre est tellement petite que je lui ai donné le nom de l’apprenti sorcier, alors on veut l’agrandir un peu). J'aimerais aussi refaire les comptoirs et armoires de la cuisine en faisant une plus grande ouverture sur la salle à manger. Bien sûr, il faudrait refaire les marches ainsi que la rampe et faire une toilette dans le sous-sol.

Parfois, quand je pense à toutes les rénovations que nous voulons faire, je ne vois plus le bout. Ni financièrement, ni en temps investi. Cette petite maison demande beaucoup d’entretien et d’investissements. Sauf, que la question se pose: est-ce que c’est en vain? Est-ce que c’est plus de maux de tête et d’argent flambé que de confort et de rentabilité ?

Comme Superpapa le dit souvent : ce sont les « joies » d’être propriétaire. Dans ces temps-là, je m’assois dans les marches et je regarde P’tit Clown qui joue aux Little People dans la salle à manger et Superpapa qui prépare le souper dans la mini cuisine. Je me rends compte que tout cela vaut vraiment la peine, car cette maison respire au rythme de notre famille, elle porte notre odeur, notre couleur, nos aspirations et que comme, nous elle a besoin d’un peu de polissage et d’amour, mais elle est très chaleureuse et agréable.

C’est dans cette maison que nous allons construire toute notre famille et en prendre soin sous son toit... qui n'est pas à refaire, lui :o)

Crédits photo : Licence CC momono

5 bouteilles à la mer...:

Caro l'ergo on 11 novembre 2010 à 06:47 a dit…

Une petite maison remplie de bonheur et d'amour, n'est-elle pas mieux qu'une grande maison froide et sans âme ? Moi aussi j'habite une petite maison à paliers, hyper confortable... et je suis bien chez moi, dans ma maison, dans mon corps et dans mon coeur! ;)

La vie, c'est un tout non?!

Anik on 11 novembre 2010 à 07:12 a dit…

J'ai trouvé vraiment super ta façon de raconter l'histoire de ta maison. Une véritable histoire d'amour... Moi aussi, j'ai eu le coup de foudre pour ma maison actuelle (bien que ce soit à cause de l'espace qui respirait, les pièces étant assez grandes, ainsi que le terrain grand et sans voisin). Pour la fille de région que je suis, la notion d'espace était importante...
Enfin, ce qui est important, c'est de se sentir bien chez soi... Et l'argent demeure un moyen, pas une fin... Alors si tu l'investis et que cela te rend heureuse, bien tout va bien! Bonne journée!

Bizz on 11 novembre 2010 à 07:51 a dit…

Même coup de coeur ici.
J'ai visité cette maison pour la première fois il y a 2 ans (elle n'était même pas à vendre) et j'ai tout de suite su que ce serait ma maison. 2 ans plus tard, elle est à vendre et c'est notre offre qui a été acceptée!
Elle nécessitait des tonnes de rénovation (pas rénovée depuis les années 80, ça donne une idée de la déco), et bien qu'on ait passé l'été à tout refaire l'essentiel (plancher, divison, escalier, cuisine au complet, plomberie, électricité, déco, peinture, fenêtre, etc.), il nous en reste encore pour 10 ans!
Mais c'est chez nous, c'est ici que notre famille s'épanouira et elle est à notre image, chaleureuse et colorée!

Evely on 11 novembre 2010 à 21:48 a dit…

@ Caro l'ergo
Tu as bien raison. J'en connais des maisons froides et à chaque fois je me trouve chanceuse dans ma maison de stroumpfs

@ Anik
C'est vrai que c'est une histoire d'amour avec ses hauts et ses bas, avec ses surprises et ses défauts et comme une relation ça coûte cher en bout de ligne :op


@ Bizz
Cette maison devait vraiment être pour vous. Elle doit être très belle et pleine de vie

Valérie on 13 novembre 2010 à 11:35 a dit…

Une maison, c'est tellement chargé de symboles, et on y passe tellement de grands moments de la vie que c'est vrai qu'il faut sentir un «chimie» avec elle.

 

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