Comment apprécier les petits bonheurs tout simples?

Publié par Julie le jeudi, juillet 30, 2009
Je l'avoue, j'ai la mauvaise habitude de voir le mauvais côté des choses. Voir ce qui cloche est une seconde nature. C'est facile pour moi de mettre le doigt sur ce qu'il me manque et d'oublier de profiter de la chance que j'ai.

En voyage, j'ai eu la chance de visiter le Mémorial de Caen, en Normandie qui "célèbre" cette année le 65e anniversaire du débarquement. L'histoire de la Paix y est à l'honneur. Tous les événements qui ont donné naissance aux deux guerres mondiales y sont mis en contexte. J'ai aussi visité les plages du débarquement (pouvez-vous croire que 65 ans plus tard, les cratères d'obus sont toujours visibles?) et aussi, dans l'abbaye aux hommes de Caen, une exposition relatant les témoignages de ceux qui ont vécu la libération.

Intéressant, éducatif et toujours d'actualité. Certes. J'ai appris mieux que dans n'importe quel programme, qu'il soit réformé ou non, les raisons de ces conflits.

Mais pour foutre le cafard, c'était particulièrement réussi. Coeurs sensibles, s'abstenir. Impossible de laisser son coeur de mère à la porte. Impossible de ne pas faire de parallèle avec notre vie familiale d'aujourd'hui. Surtout lorsqu'on finit par comprendre, par quelconque procédé médiatique que ce soit (photo, artefact, vidéo, maquette, témoignage écrit, visite guidée, visite réelle des lieux), les horreurs que ces pères, mères et enfants ont pu endurer.

Je note ici quelques-uns des éléments parmi ceux qui m'ont viré à l'envers et qui m'ont amené à faire une prise de conscience. Cela me permettra de me faire redescendre sur terre, lorsque, éternelle instatisfaite que je suis, je me surprendrai à me plaindre des "malheureux" événements qui m'arrivent.

  • Les milliers de jeunes soldats dans la jeune vingtaine qui devaient se trouver bien loin de leur mère lorsqu'ils ont été parachuté la nuit du 6 juin 1944 (Saviez-vous qu'ils avaient reçu l'ordre de courir comme des diables sur des terrains complètement à découvert pour espérer se mettre à l'abri? Qu'ils ne devaient porter secours à leur ami qui s'écroulait? Qu'ils devaient pousser en bas de la falaise le soldat qui escaladait l'échelle devant eux s'il était tiré et qu'ils devaient poursuivre leur ascension? Pas étonnant que des milliers de soldats canadiens s'alignent dans les cimetières. )
  • Les jeux de bois fabriqués par un père tenu prisonnier à l'intention de ses enfants, sans doute la seule façon qu'il avait de penser un peu à eux.
  • La petite robe jaune d'une fillette de 10 ans juste avant qu'on l'affuble de l'affreuse étoile servant à identifier la jeune fille comme juive (question de ne pas oublier de l'humilier dans toutes sortes de situations).
  • La photo de la mère qui donne le sein à son enfant dans un camp de concentration. Assurément mal nourrie et angoissée au plus haut moins, c'était probablement ce qu'elle avait de mieux pour apaiser les pleurs de son bébé.
  • Les photos des enfants qui, spontanément, se tournent quand même vers le jeu dans des situations aussi dramatiques.
  • Les enfants (et même des nourrissons) que l'on arrachait aux bras de leurs parents et que l'on entassait dans des trains menant aux camps de la mort.
  • Les quelque 10 000 enfants qui ont heureusement pu échapper aux camps de concentration et qui ont été accueillis dans des familles anglaises. Certains ont trouvé l'amour de nouveaux parents alors que d'autres ont poursuivi leur lignée de malchance en vivant des situations d'abus (ça me dépasse!!!).
  • Les enfants juifs admis aux fêtes des Allemands, le ventre enflé par la faim, que l'on rouait de coups s'ils osaient s'approcher des tables débordant de nourriture (devrais-je vous dire qu'ils étaient fusillés à la fin de la soirée avant de quitter la salle?).
  • Les familles venues trouver refuge dans les cathédrales ou les abbayes. Tous dormaient à même le sol de pierre, sur de la paille. On s'y entassait le temps qu'il fallait, à travers le vacarme des bombardements. Saviez-vous que l'on prenait les draps souillés de sang pour marquer d'une énorme croix rouge le toit des bâtiments pour espérer passer la prochaine nuit?)
  • Les trois enfants rachétiques et nus. Celui qui était à peine plus grand que les deux autres devait s'improviser parent car il s'évertuait du mieux qu'il pouvait à leur faire monter UNE marche d'escalier en leur tirant le bras. Trop faible, le plus petit était incapable d'y arriver car il n'avait tout simplement pas assez de force pour tenir sa tête...
Nous sommes réellement chanceux mais nous sommes trop occupés à se plaindre pour le réaliser.
Qu'est-ce qu'un évier qui coule, un caprice d'enfant parce qu'on a oublié ses chaussettes pour jouer dans le module de jeu du McDonald's à côté de ces réelles misères?
Je vous le demande.

Pourquoi ne pas se réjouir, plutôt, que nos enfants ne connaissent pas la
faim au lieu de se sentir coupable de leur cuisiner des hot dogs ou des pépites de poulet?
Pourquoi ne pas se réjouir, plutôt, que nos enfants ne connaissent ni le traumatisme ou les blessures graves au lieu de déprimer parce qu'ils attrapent, à l'occasion, un petit rhume ou une gastro?
Pourquoi ne pas se réjouir, plutôt, de savoir nos enfants en sécurité sous notre toit (et de savoir qu'on les reverra demain) au lieu de s'exaspérer du dernier câlin qu'ils demandent avant le dodo?
Je vous le demande.

2 bouteilles à la mer...:

Anik on 31 juillet 2009 à 10:12 a dit…

Ouf, ça fesse, ton message... Ton voyage t'a fait réfléchir, c'est le cas de le dire. Et tu as bien raison, pourquoi s'en faire avec des pacotilles (comme une contravention pendant des vacances, alors qu'on a la chance justement d'avoir des vacances, fait vécu pendant les miennes...), quand on fait partie des gens les plus choyés de la Terre en terme de loisirs, de confort et de sécurité ? Malheureusement, je crois que l'on a tendance à se comparer à mieux et non à pire et que tant que l'on n'a pas vécu la « merde » ou la vraie misère, ces images et faits choquants ont un effet qui s'estompe rapidement quand le quotidien et ses petits tracas reviennent. Faudrait probablement développer le réflexe de penser à la véritable misère quand un pépin nous tombe dessus et relativiser... Un beau défi à relever ! Lançons-le nous !

gab55555 on 31 janvier 2010 à 21:41 a dit…

Tout a fait. Je crois egalement que nous nous en faisons trop pour rien. La misère, je ne la connais pas. Pas dutout. Il me faudrait aller voir pire afin de me comparer par la suite avez une personne moin choyee que moi. Juste a y penser, je me sens triste parce que trop de belle chose dans la vie arrive et la plus part du temps, on passe a cotée ou on ne l apprécie pas. Il faut prendre le temps d apprecier chaque moment au lieu d'envier ceux qui en ont de meilleurs. Voilà la clés du bonheur!

 

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