C'est pas plus difficile, c'est de l'organisation

Il y a deux semaines, je recevais ma belle-sœur, son amoureux, son fils et ses deux beaux-fils. La maison était pleine à craquer. Il y avait un ado dans le sous-sol qui jouait au à la console, trois jeunes qui jouaient dans la chambre de P’tit Clown, un Bébé Singe qui essayait de dormir et quatre adultes qui étaient heureux de se voir.

J’avais fait le ménage avant leur arrivée. Tout était rangé. En l’espace de quelques secondes, le chaos s'est abattu sur ma maison telle une tornade. Pour être très franche, j’ai aimé ça. Je ne pourrais pas vivre à tous les jours dans ce type de chaos, mais j’ai aimé la dynamique que ça a créée. P’tit Clown était heureux de jouer avec ses grands cousins. Superpapa en faisait toujours un peu plus pour faire rire sa sœur et son beau-frère. Bébé Singe se faisait cajoler par tous pleins de mains étrangères.

Le soir, quand tout le monde était couché, je suis restée dans la salle à manger en attendant l’heure du biberon. Nous sommes presque arrivés à tout ranger en prévision du déjeuner du lendemain. Bébé Singe dormait dans sa chaise sauteuse et moi j’étais à l’ordinateur à taper ce billet. Le calme régnait de nouveau chez moi. Un calme qui suivait la tempête, mais qui la précédait aussi. Une oasis en quelque sorte. J’aime bien ces moments-là. Je les apprécie encore plus de ces temps-ci puisqu’avec Bébé Singe, les horaires stables ont pris un peu le bord.

Une amie me demandait si c’était vraiment plus difficile quand on avait deux enfants. Non, c’est juste plus d’organisation. En prévision de la visite, j’avais fait des biberons en avance. J’avais placé le linge que les enfants mettraient le lendemain sur leur commode. Nous avions prévu un film de fin de soirée pour que les enfants se calment avant le dodo et le souper était moins évolué que ce qu’on fait d’habitude quand on reçoit. Ce n’est pas plus difficile quand on a deux enfants, mais il ne faut pas tourner en rond parce qu’on cherche nos oasis pour se rassasier un peu, alors il faut trimer un peu plus sur le coup pour y arriver.

Évidemment, il faut aussi laisser-aller certaines choses qu’on n’a juste pas le temps de faire. Mes platebandes ont pris un coup cette année. Je ne vous raconte même pas. Mais chaque matin je me fais une liste des choses que j’aimerais faire dans la journée. Ça va de "faire du lavage" à "prendre une marche" ou "m’entrainer". Chaque fois que je fais un truc de la liste, je le coche. Ça me permet de mieux gérer mon temps et de sentir que je fais de quoi.

Deux enfants, ce n’est pas du sport. C’est de la gestion. J’ai la chance d’avoir un P’tit Clown qui est calme et qui suit bien les consignes, mais quand ça ne lui tente pas et que Bébé Singe fasse une crise, je me relève les manches et je pense à ma gestion de projet. On va régler tous les incidents, mais on va prioriser et gérer un à la fois. C’est certain qu’avec le temps ce sera plus facile puisque Bébé Singe gagnera en indépendance et que P’tit Clown trouvera en lui un ami de jeux.

Ma famille est exactement de la grandeur que je la veux. J’imagine que quand on a trois ou quatre enfants, c’est encore plus de gestion et de laisser-aller, mais pour moi c’est juste parfait comme c’est là. Puis je vois dans les yeux de mes enfants qu’ils sont bien et heureux, et ce même si, parfois, il faut qu’ils attendent leur tour.

Crédit photo: Licence CC John Flinchbaugh