Il était une fois le bonheur...

Publié par Anik le vendredi, décembre 17, 2010
Il était une fois une jeune femme qui voulait... Qui voulait... Qui voulait quoi ? Un amoureux, une famille, une maison, un travail sécuritaire et stable, des vacances dans le Sud... Elle voulait être heureuse, en somme... Et comme on lui avait dit qu'un amoureux, une famille, une maison, un travail sécuritaire et stable et des vacances dans le Sud étaient essentiels au bonheur, elle avait fait un homme d'elle même (c'est-à-dire qu'elle ne s'était pas trop posé de questions), et elle avait entrepris d'acquérir tout cela...

Elle avait étudié. Obtenu un baccalauréat... et trouvé un travail sécuritaire et stable. Certes, les défis la motivaient. Cependant, le bonheur n'était toujours pas suffisant, parce qu'elle avait fini par trouver son boulot un peu monotone (et certains collègues de bureau, euh... sans commentaire!). Elle allait être tellement plus heureuse quand elle aurait aussi un amoureux...

L'amoureux était apparu dans sa vie par un beau jour de décembre. Certes, les papillons de début de relation l'avaient fait planer. Cependant, le bonheur n'était toujours pas suffisant, parce qu'après un moment, la passion avait fini par s'éteindre (en même temps que le « retient-bien » de monsieur pour éviter de péter ou de roter devant madame) pour laisser place à un confort certes intéressant, mais beaucoup moins palpitant. Elle serait tellement plus heureuse quand elle aurait une maison bien à elle.

Le jeune couple avait déniché un charmant logis. Certes, l'aménagement de leur petit nid avait occupé agréablement leurs journées. Cependant, le bonheur n'était toujours pas suffisant, parce que le nid avait fini par paraître trop vide (malgré les cinq voisins entourant le minuscule 3000 pieds carrés de terrain qui remplissaient sans difficulté le vide de leur cour arrière sans aucune intimité). Elle serait tellement plus heureuse quand elle aurait un enfant bien à elle.

Le plus tout aussi jeune couple avait donc décidé de fonder une famille... Certes, les exercices pratiques pour y arriver avaient été agréables, et la grossesse avait été l'occasion de se faire gâter (et de manger de la tarte à sucre à 3h du matin). Cependant, le bonheur n'était toujours pas suffisant, parce qu'à la naissance du bébé, les yeux complètement cernés dus au manque de sommeil (sans compter les seins complètement gercés) lui avait quelque peu gâché l'aptitude à savourer son nouveau bonheur (seul savourer son sommeil lui était devenu essentiel). Elle serait tellement plus heureuse quand elle irait se reposer en vacances dans le Sud.

Et le couple (du moins, ce qui en subsistait après un an de nuits entrecoupées) était allé une semaine à Cuba. Certes, les cocktails et les grasses matinées avaient été agréables. Cependant, le bonheur n'était toujours pas suffisant, parce qu'il avait plu 5 jours sur 7 et qu'une pile de travail les attendait à leur retour (gâchant en un rien de temps tous les bénéfices du repos accumulé). Elle serait tellement plus heureuse quand...

Elle serait tellement plus heureuse quand... La jeune femme réalisait qu'elle avait tout ce qu'elle voulait en théorie, mais qu'elle n'en profitait pas... Pourtant, son précieux « plan de vie bonheur garanti » avait été suivi à la lettre... Cependant, le résultat escompté en guise de « capital-bonheur » tardait à venir... Et si elle s'était trompée ? Si la voie toute tracée par la société, par les suggestions de sa mère, de ses anciens enseignants ou d'autres «bons-pensants», n'était pas nécessairement source de bonheur ? Et si le processus, plutôt que le résultat, avait plus d'importance ? Et si le bonheur, c'était de tracer sa propre voie, même si celle-ci n'est pas conforme à celle que les autres vous ont proposée ?

Et s'il y avait plus d'une seule recette du bonheur ? À partir de ce jour, elle décida de trouver elle-même ses ingrédients, et de savourer chaque jour le mélange ainsi créé, en appréciant ce qu'elle avait et en profitant des petits bonheurs pavant la voie qui la menait vers la réalisation de ses nouveaux buts...

7 bouteilles à la mer...:

Caro l'ergo on 17 décembre 2010 à 07:20 a dit…

C'est un joli constat que tu fais à travers ce billet. Le bonheur se construit et est là à chaque jour et n'est pas proportionnel à notre avoir...

Vivre tous les bonheurs que le présent t'apporte, c'est ce que je te souhaite. Et c'est souvent de cette façon qu'on se construit un avenir sécurisant et heureux.

Bonne chance dans ta quête!

Caroline (La Belle) on 17 décembre 2010 à 09:26 a dit…

C'est difficile de trouver ses ingrédients pour sa propre recette de bonheur... Mais avec les essaies-erreurs, je suis persuadé que tu trouveras :-)

Sébastien Haton on 17 décembre 2010 à 11:42 a dit…

Troublante, ton histoire.
En même temps, elle illustre bien que la quête du bonheur n'est pas une construction élément préfabriqué par élément préfabriqué.
Tout se passe d'abord dans les mécanismes mentaux qui nous prédisposent à être heureux ou pas.
En tout cas, je souhaite à la personne dont tu nous dresses le portrait de trouver le meilleur en sa vie.
Sébastien de France

Maryse Mongeau on 17 décembre 2010 à 12:01 a dit…

Je me reconnais tellement dans tout le début de ton billet. Je suis aussi à l'étape où je dois me convaincre qu'il n'y a pas de recette toute faite pour le bonheur. Je crois qu'il faut prendre le temps de le trouver jour après jour.

Anik on 17 décembre 2010 à 12:31 a dit…

@ Tous
Cette histoire est inspirée d'une partie ma vie, mais je ne l'ai pas écrit en sentant que c'était moi...
Toutefois, il est vrai que la constatation reliée à l'histoire, je la fais pour moi... Le bonheur vient de l'intérieur, et la recette préconisée par la société ne me convient pas nécessairement... J'aurais aimé savoir, étant jeune, qu'il y avait plus d'une voie possible... Mais je chemine maintenant sur des routes différentes, et c'est tant mieux...

@ Caro
C'est vrai que les avoirs ne sont pas si importants, finalement...

@ La Belle
Essai-erreur... Technique éprouvée!

@ Seb
Les mécanismes mentaux sont en effet primordiaux. À cette effet, la PNL et le livre « Pouvoir illimité » d'Anthony Robbins m'ont beaucoup parlé...

@ Maryse
Prendre le temps de trouver le bonheur au jour le jour... Pour cela, la gratitude est très utile, je crois...

Mamantroispointzero on 19 décembre 2010 à 08:20 a dit…

Réflexion intéressante. Je suis convaincue qu'il n'y a pas qu'une seule recette de bonheur.
Le bonheur pour moi, c'est plus une manière de voir la vie, ça part de soi à la base.

Evely on 19 décembre 2010 à 21:51 a dit…

J’aime le titre « Il était une fois le bonheur ». J’aime l’histoire qui est tellement réelle que je crois qu’elle s’applique à tout le monde en tout cas c’est moi aussi.

Une partie cachée de ma vie est noire et douloureuse. Pendant trop longtemps je ne connaissais du bonheur que le mot. Je n’avais aucune idée de sa couleur, son goût, sa texture. Puis un jour j’ai ouvert les yeux et je l’ai vu. Une constellation. Des petites étoiles. C’est ça selon moi le bonheur. Ce sont des moments. Des instants qui sont parfaits. Des goûtes de pluies que l’on distingue dans une averse. Des mots qui touchent au cœur. Des caresses qui font frissonnées de plaisir. J’aime beaucoup ces petits moments de la vie. Je crois que ces moments se cachent dans tout le reste et que le plus difficile c’est de les trouver. Il y a quelques années je t’aurais dit que je n’ai pas eu une belle enfance. Aujourd’hui, je vois toutes les belles choses que j’ai vécu au travers des douleurs qui m’ont si souvent faites chavirées.

Comme dans ton histoire, je cherche encore et toujours ce moment où dans ma tête je serais en paix avec tout, avec moi. À chaque fois, je me trouve un nouveau besoin, un nouveau rêve, un nouveau défi, le besoin d’aller plus loin en pensant que c’est là-bas que vais être mieux, mais je crois que cette quête vers la plénitude n’est pas la quête du bonheur, elle est la distance que l’on cherche à prendre de notre vide, de la solitude et des craintes, c’est quelque chose que l’on doit faire en continu pour être nous à 100% sans artifices, sans prétentions, sans attentes, juste nous complètement nu et fidèle.

Pour moi, et j’en conviens c’est mon interprétation personnelle, le bonheur ce n’est pas un état d’être, ce plutôt des moments éphémères qui restent avec nous et qui nous inspirent. Il était une fois le bonheur si proche qu’on le cherche au loin. Il était une fois le bonheur qui est éparpillée comme des mots sur une feuille et que quand on les mets tous ensemble on lit le plus beau des poèmes, alors que l’on croyait que c’était du gribouillis. Enfin, c’est ma vision du bonheur.

 

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