Confession d'une maman

Publié par Evely le jeudi, mai 24, 2012
J’ai une confession à faire. Ça me gêne. Cependant, je sais que je ne suis pas toute seule. C’est le genre de sentiment qu’on s’avoue entre copines, quand personne n’écoute et qu’on ne se sent pas jugée. C’est vrai parce qu’une fois que c’est dit, on cherche toujours à justifier et à expliquer le fond de sa pensée. Parce que ce n’est ni noir, ni blanc, mais c’est ce qu’on ressent.

Cette confession, je peux aujourd’hui la faire. Depuis la naissance de mes deux fils, j’ai su que je les aimais plus que tout au monde. Du moment où on les a déposés sur mon ventre, j’ai su que je donnerais le meilleur de moi-même. Dès l’instant où je suis tombée enceinte, j’ai que ma vie avait un sens et que ce sens, ce sont mes deux petits gars. Mais...

Je ne raffole pas des bébés.

Je suis à la maison avec Bébé Singe. Je prends grand soin de lui. Je profite de chaque moment, car je sais que c’est la dernière fois que je les vivrai. Mais... j’ai hâte qu’il grandisse. Il est mignon, vous n’avez pas idée. Il est un bébé assez facile (enfin, plus que son frère l’a été!) et je ferais des pieds et des mains pour lui. Mais... j’ai hâte qu’il se promène à quatre pattes, qu’il fasse des mimiques, qu’il ait des préférences et, surtout, qu'il ait une routine bien à lui.

J’adore jouer avec les enfants. Inventer des histoires, chanter des chansons, écouter leur raisonnement, répondre à leurs questions, dessiner avec eux, faire des bonshommes en pâte à modeler, m’émerveiller devant mille et une chose et passer du coq à l’âne dans le temps de le dire. J’ai des copines qui sont tout le contraire. Elles aiment les bébés. De la naissance à un an. Elles trouvent qu’ils sont si faciles à vivre. Moi, je trouve que c’est le contraire.

En fait, je pense que ça vient du fait que j’aime avoir le contrôle, que j’aime la routine établie et l’ordre. Je ne comprends pas toujours les pleurs des bébés. Je stresse tellement de ne pas faire la bonne affaire que j’en ai des points dans le dos. J’expliquais ça à Valérie quand elle est venue me visiter. Elle m’a répondu que Bébé Singe avait l’air heureux et en pleine santé. C’est vrai, mais je n’aime pas qu’il fasse des coliques et que je ne puisse rien faire d’autre que le bercer. Si P’tit Clown a mal au ventre, je peux lui dire que ça passera, que je suis là. Surtout, lui peut me dire exactement où il a mal. Pour moi les bébés sont mystérieux. Ce sont des petites créatures fragiles, qui n’arrivent à s’exprimer que par des pleurs. Si seulement je pouvais comprendre ce qu’ils veulent. Si seulement ils pouvaient interagir et jouer avec moi!

J’aime quand Bébé Singe s’endort dans mes bras. Il devient tout chaud et pesant. J'aime qu'un coulis de bave mélangé au lait me coule sur l’épaule ou sur le bras. J’aime quand il a des périodes d’éveil et qu’il regarde partout avec ses yeux gris. J'aime quand il fait des gazouillis et qu'il bouge ses petites mains dans tous les sens. Mais... j’ai toujours peur qu’il se mette à pleurer. Que veut-il me dire? Il ne peut pas avoir faim, ça fait juste une heure qu’il a mangé. Sa couche ne sent pas. Je lui ai présenté hochet et suce et il pleure encore. Je le berce, mais rien n’y fait. Je voudrais tellement le rendre heureux, même si Valérie a raison et qu’il est heureux et en pleine santé.

J’ai peur de sortir et qu’il prenne froid. J’ai peur que dans sa coquille sa tête se penche trop et qu’il ait mal au cou. J’ai peur qu’un insecte le pique ou que son petit corps ait mal. C’est stressant.
Le jour où P’tit Clown a commencé à parler, j’étais aux oiseaux. Enfin, il allait pouvoir dire ce qu’il ressentait. Bien sûr, il allait pouvoir nous contredire, il allait pouvoir nous dire non autant de fois qu’il le voulait, mais au moins j’allais pouvoir savoir ce qu’il a!

Je me souviens quand P’tit Clown a commencé réellement à se tenir la tête. Enfin, il perdait de cette fragilité. Il s’endurcissait. Je le sentais fort et en contrôle de son corps et de ses mouvements. Je n’avais plus peur quand je le prenais.

Je me souviens la première fois que P’tit Clown m’a donné un jouet. Enfin, je pouvais participer à ses jeux et sentir une réponse de sa part positive comme négative.

J’adore mes fils. Chaque instant de leur vie m’est important. Mais... il reste que la première période de leur vie n’est pas ma préférée. Elle me cause beaucoup de stress. Dans les deux cas, j’ai eu hâte de découvrir qui ils sont, mais surtout qu’eux découvrent tout ce qui est au bout de leurs doigts.


Crédit photo © Evely

4 bouteilles à la mer...:

Anonyme a dit…

Surtout n'est pas peur du jugement,entre femmes ont peut se comprendre et s'épauler. Ton sentiment est normal,vous êtes dans une période où vous vous découvrez ,vous faites connaissance tout les deux (tout les trois papa compris).Ce n'est pas toujours automatique, ce petit singe est unique, mais sa maman l'est tout autant,il t'a choisi, il n'y a pas meilleure que toi avec ton bel amour. Fais-toi confiance,avec un tout-ti bébé,il y a des moments de doutes mais des moments où notre coeur s'attendrit à l'infini...

Karine on 24 mai 2012 à 06:54 a dit…

Je sais ce que tu ressens!

Moi, je le dis ouvertement : J'adore mon fils (3 mois), mais j'aime pas les petits bébés. J'ai hâte qu'il joue avec moi, qu'il s'assoit, qu'il marche à quatre pattes. Rendu là, je vais tripper.

Mais là, je n'aime pas ça.

Et quand je le dis, je me fait regarder croche, comme une mère qui mérite pas son bébé...

Evely on 24 mai 2012 à 08:17 a dit…

@ Marie-Jeanne
Tu le dis si bien. C'est vrai qu'il nous a choisi et nous l'avons choisi aussi. Nous l'avons tant désiré. Si seulement je pouvais lui enlever tous ses maux. C'est ce qui est merveilleux, tout au long de notre vie nous allons nous découvrir et faire connaissance. Je sais déjà quelque trucs sur lui. Il n'aime pas autant la suce que son frère. P'tit Clown adorait la suce, Bébé Singe la prend juste pour s'endormir. Il prend son biberon lentement alors que son grand frère était un buveur hors pair. C'est magique de voir ces différences.

@ Karine
Je pense qu'il y a beaucoup de mamans qui n'osent pas le dire. Et je comprends pourquoi. C'est dure d'admettre que ce qu'on a entre les mains ce n'est pas encore ce qu'on veut, bien que c'est ce qu'on veut. Grosse contradiction. Ceci dit, un enfant c'est pour la vie et être bébé ce n'est qu'un instant dans tout le reste. J'ai tellement de plaisir avec P'tit Clown (3 ans) qui m'invite dans son vaisseau spatial et qui nous amène dans le ciel bleu bleu bleu. J'adore Bébé Singe et j'ai hâte de le sentir fort et plein d'imagination. En attendant, on prendra des marches en poussette et j'inventerais des histoires pour lui.

Alex-Sandra on 29 mai 2012 à 14:07 a dit…

Pour moi, l'amour inconditionnel n'est pas venu avec le bébé. La première année de vie d'un enfant est très dure pour les parents et personnellement, j'y ai vécu plus de difficultés que de tendres moments.

Mais les enfants grandissent et avec la complicité qui s'installe, il y a aussi l'amour qui grandit et qui ne cessera jamais de grandir.

 

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